Fête des handicapés : l’ONG Hand-Guinée crée un événement inédit à Timbi-Madina

hand-guinee-jpg0En prélude à la journée internationale dédiée aux personnes handicapées, prévue demain samedi 03 décembre 2013, l’association Hand Guinée lancera officiellement ses activités à Timbi Madina, dans la préfecture de Pita. Pour en savoir davantage sur ce qu’est cette association et ses objectifs, Guineematin.com a rencontré l’initiateur du mouvement, en l’occurrence Ibrahima Bah.

Né en Côte d’Ivoire en 1974, Ibrahima Bah est frappé de Poliomyélite quelques années plus tard. Mais, malgré ce handicap, il se bat comme il peut et parvient à obtenir un diplôme de BTS en Informatique.  « Pour moi, l’école c’est de la course, c’était ça dans ma tête et, je me demandai comment faire. On m’a mis à l’école, je ne peux pas courir avec mon handicap », dit-il.

Après avoir vu ses petites sœurs courir ça et là, alors que lui se trainait toujours à quatre pattes, Ibrahima va chercher à surmonter son premier défi. « Réussir les études supérieures ».

Dans la vie active, monsieur Ibrahima Bah veut se lancer dans l’humanitaire pour aider les personnes handicapées.  « Hand Guinée est le fruit de trois personnes handicapées qui n’ont pas le complexe de leur handicap. Mais, l’actrice principale est une de nos amies, du nom d’Aissatou. Vraiment, c’est une brave femme, une femme handicapée. Elle nous a dit, est-ce qu’on ne peut pas créer une association pour venir en aide aux autres handicapés ? Donc, on a vu que c’est une bonne idée. Par ce que, nous sommes des handicapés mais, pas comme les autres qui prennent leur handicap comme un malheur c’est-à-dire ils le prennent du côté négatif. Par contre, nous on a pris le handicap du côté positif », précise-t-il.

Ce nouveau challenge qu’Ibrahima Bah et ses amis se fixent est « d’amener nos semblables d’enlever le côté négatif sur leur tête. C’est vrai quelque part ils sont handicapés mais qu’ils sachent qu’ils peuvent apporter quelque chose à eux-mêmes et à la Société elle-même. Cette ONG, c’est pour les encourager à quitter dans leur comportement négatif pour le comportement positif », a-t-il laissé entendre.

Pour notre interlocuteur « on peut être aveugle puis faire un travail. En tout cas, les moyens sont là si la personne a la volonté », lance Ibrahima Bah.

Pour réussir cette première édition prévue à Timbi -Madina, Hand-Guinée prévoit « le 02 décembre un atelier de formation en Initiation en Gestion et Management, parce que la plupart des membres ont un petit métier. Il y a des coiffeurs, des couturiers, des cordonniers, des bouchers, etc. Donc il faut les initier en Gestion et Management, c’est-à-dire savoir se gérer eux-mêmes. Il y aura un tournoi de football pour l’avant-goût du lancement. Un tournoi qui sera joué par les différentes localités de la sous-préfecture. Pour les informer que les handicapés leur donne rendez-vous le 03 décembre qui est notre fête. Le 03 décembre, on a une conférence à Timbi Madina dont le thème est ‘’le handicap est bien réversible par la formation professionnelle du handicapé’’. Après, il y aura une exposition du produit des handicapés, c’est-à-dire le cordonnier expose ses chaussures, le cultivateur expose sa pomme de terre. Il y aura un banquet de clôture qui sera suivi de la remise des attestations de formation », a dit Ibrahima Bah.

Cette ONG qui vient de naître aura d’ailleurs son siège à Timbi-Madina.

Apparemment, le 03 décembre  2016 sera le début d’un long combat que Hand-Guinée compte mener. « Quand un handicapé vient à une entreprise pour chercher un travail ou un stage, on dit qu’il n’est pas valide, difficilement qu’on l’accepte dans la boite. Notre combat aujourd’hui est de lutter pour que la société et l’État comprennent que les handicapés ont un plus à donner. Par ce que nous sommes marginalisés. Dieu merci, aujourd’hui j’ai une promesse d’une société, la société dans laquelle je travaille, elle a promis que si j’ai des handicapés qui sont capables de faire quelque chose, ils sont prêts et ils ont les bras ouverts pour moi, pour les intégrer. Ils vont faire des stages, s’ils sont bien, on les maintient. Donc, si UMS arrive à accepter ça, les autres entreprises vont suivre. Nous attendons du gouvernement guinéen qu’il fait comme la France, c’est-à-dire diminuer les taxes sur les entreprises qui emploient les handicapés », plaide Ibrahima Bah.

Pour terminer, Ibrahima Bah a salué et apprécié l’aide de Fadi Y Wazni, Général manager UMS/consul honoraire du royaume des pays Bas en Guinée et l’administrative officer, Caroline Biancardini.

Abdoulaye Oumou Sow pour Guineematin.com

Tél.: (00224) 620848501

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