2ème jour de procès : pas de liberté provisoire pour Oustaz Taïbou et madame

Le procès opposant le cambiste Thierno Nouhu Diallo au juriste et islamologue Mamadou Taïbou Bah, plus connu sous le nom d’Oustaz Taïbou, et sa femme, s’est pour suivi ce jeudi 23 mars 2017 au Tribunal de Première instance de Mafanco. L’un des faits qui a retenu l’attention est la demande de liberté provisoire adressée au Tribunal par les avocats de la défense. Il s’en est suivi de vifs échanges entre les parties au procès, a constaté sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

La salle d’audience du TPI de Mafanco a refoulé du monde pour ce deuxième jour d’audience dans ce procès où Oustaz Taïbou et sa femme, Hassatou Baldé, sont poursuivis pour escroquerie dans une affaire de 8 milliards 86 millions de francs guinéens au préjudice de Thierno Nouhou Diallo.

Les mis en cause sont détenus à la maison centrale depuis six mois et leurs avocats ont cru bon de demander aujourd’hui la liberté provisoire pour leur client. L’un d’entre eux, en l’occurrence maître Moussa Diallo, a justifié cette requête par le fait que son client, Ousatz Taïbou en séjour en Europe, avait ordonné à sa femme de quitter Dakar pour revenir à Conakry en vue de trouver solution au problème. Mieux, l’avocat dira que son client est également revenu en Guinée tout en sachant que sa femme était désormais en prison. « Ce retour prouve qu’il a fait preuve de responsabilité et qu’il ne voulait pas se soustraire à la justice. Donc, conclut l’avocat, une liberté provisoire n’enfreindrait en rien l’évolution de la procédure ».

Un argument balayé d’un revers de la main aussi bien par le procureur, Lazare Mamady Bauret que les avocats de la partie civile. Maitre Alsény Aissata Diallo a dit que son client « est mort financièrement.sa libération pourrait créer des troubles à l’ordre public ». Abondant dans le même sens, le procureur a demandé à la présidente du tribunal, madame Djeinabou Donghel Diallo, de ne pas accepter car au regard de la foule qu’il y avait, le risque était réel.

Pour le reste, c’est le plaignant Thierno Nouhou, qui a été entendu longuement (de 10 h 30 à 14 h 30) pour cette deuxième journée. Il est revenu sur le début de cette affaire, expliquant que c’est Oustaz Taïbou qui l’a présenté à Hassatou Baldé, lui demandant de l’assister financièrement dans une affaire de commerce de poisson. Selon lui, de nombreux montants ont circulé entre les deux parties aussi bien pour le marché du poisson que celui des devises. Thierno Nouhou soutient avoir fait signer les reçus de reconnaissance de dettes à Oustaz Taïbou et à sa femme en présence de plusieurs témoins, y compris le président des cambistes, Elhadj Tidiane Koula. Mieux, le plaignant a dit à la barre avoir associé de nombreux opérateurs économiques et la coordination Haali Poular, pour un règlement à l’amiable de la question.

Mais, Thierno Nouhou reste ferme et dit que le couple a bien reconnu lui devoir les 8 milliards, ajoutant qu’il possède même des enregistrements sonores de leurs conversations.

L’affaire a été renvoyée au lundi 27 mars 2017 pour la comparution des témoins des deux parties et l’annonce de la décision relative à la demande de liberté provisoire.

Oustaz Taibou et sa femme sont repartis à la prison civile de Coronthie (Maison centrale) aux environs de 15 heures à bord d’une voiture 4*4, entourée d’un de ses avocats et des agents de la garde pénitentiaire.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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