Comme annoncé, le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo et le chef de l’Etat, Pr. Alpha Condé, vont se rencontrer ce lundi 2 avril 2018 à Sékoutouréya à partir de 15 heures 30. En attendant cette rencontre, Guineematin.com cherche à recueillir les attentes de certains acteurs, notamment des candidats aux élections communales qui estiment que leurs suffrages ont été détournés au profit du pourvoir et qui étaient derrière les manifestations enregistrées ici et là depuis les élections du 04 février dernier.
Monsieur Abdoulaye Bah, maire sortant et candidat de l’UFDG pour la mairie de Kindia est de ceux qui ont bien voulu répondre aux questions de nos reporters.
Décryptage !
Mes attentes correspondent à celle des populations de Kindia et de la Guinée toute entière. Premièrement, les infractions commises par les CACV, à savoir le détournement des voix de la population soient restituées pour que la paix, la quiétude et la cohésion sociale s’instaurent. Il n’y a pas de paix de cœur et de paix physique dans un pays s’il y a des citoyens qui violent les lois au su et au vu de tout le monde.
La seconde chose est que des enquêtes judiciaires sérieuses soient menées immédiatement pour identifier les criminels guinéens qui ont assassiné des guinéens par des balles réelles.
Troisièmement, que tous les engagements signés par monsieur Alpha Condé qui est le Président de la Guinée et qui a juré par la constitution et les lois de la République, soient respectés. Il y va de sa crédibilité. On ne peut pas être chef et être léger. On ne peut pas dire quelque chose et la signer en tant que chef et ne pas la respecter.
Tous ces trois points vont être dans le portefeuille qu’Elhadj Cellou Dalein va exposer aujourd’hui pour que le pays puisse avancer. Nous sommes dans un désordre national à cause du comportement du Président et des responsables qui sont à ses côtés.
Malheureusement, cette rencontre est venue tardivement comme celle des syndicats de l’éducation. En Science politique, un homme d’Etat, est un homme qui anticipe sur les évènements. On gère des problèmes en gouvernance ; par conséquent, il faut anticiper sur les problèmes en trouvant leurs solutions. Si vous ne parvenez pas à circonscrire le problème, dès qu’il surgit, il faut anticiper les solutions. L’éducation nationale nous a prouvé combien de fois ce gouvernement est incapable de gérer nos problèmes.
C’est en Guinée qu’on peut voir un Président de la République donner des instructions à une structure et qu’elle fasse volteface. Dans un pays, lorsque le numéro 1 ordonne à une structure ou à un homme et qu’on ne se plie pas, c’est très grave ! Or, on a vu le ministre Boureima Condé et Cheick Sako qui contredisent le Président. Ça veut dire que le Président Alpha Condé a des problèmes. Cette situation est venue tardivement avec son lot de morts, de crise et le pays est suspendu. On a 342 communes qui n’ont pas de maire où il faut assainir, sécuriser et aller à l’aide sociale.
Il faut que le président de la République assume parce que l’article 2 de la constitution dit que lorsque les lois de la République ne sont pas justes, il faut les balayer. Lorsque les magistrats ne sont pas justes, il faut les balayer et lorsqu’un gouvernement ne joue pas son rôle régalien, le peuple a le droit de le balayer. C’est le peuple qui est souverain. On peut m’interpeller et je veux expliquer devant le juge. Donc, on est au gouvernement pour satisfaire les besoins des populations et non les besoins individuels ou d’un groupe.
Propose recueillis et décryptés par Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com
