Manif étouffée : les militants de l’opposition continuent de défiler à la barre

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La marche de l’opposition républicaine, empêchée par les autorités la semaine dernière, continue de drainer des citoyens au tribunal de Dixinn. En général, les prévenus répondent tous des faits d’attroupement et d’outrage à agents. Pour la journée d’hier, jeudi 1er novembre 2018, ce sont cinq (5) autres qui se sont expliqués devant le juge, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters. 

Mamadou Baïlo Diallo et quatre (4) autres ont été interpellés le mercredi 24 octobre, au lendemain de la marche étouffée de l’opposition républicaine. Ils ont été interpellés individuellement à des endroits différents et à des heures différentes.

Les uns se sont faits arrêter à Wanindara et d’autres à Bambéto, dans la commune de Ratoma. Parmi eux, il y a des apprentis chauffeurs, des boulangers, des chauffeurs de taxi, des artistes, des marchands ambulants. A la barre, ils ont tous nié en bloc les faits portés d’attroupement et d’outrage à agents mis à leur charge.

Selon le prévenu, Mamadou Baïlo Diallo, c’est à 15 heures qu’il a été arrêté dans sa propre chambre à Wanindara. « Moi, j’ai passé toute la nuit à la boulangerie en train de travailler. Je suis rentré à 7 heures. Je me suis lavé pour me coucher. Brusquement, les agents des forces de l’ordre sont venus casser ma porte pour arracher mon téléphone. Ils m’ont pris pour le déposer à la maison centrale ».

De son côté, le marchand ambulant, Aliou Bah dit avoir être été arrêté à 19 heures à Bambéto au moment où il s’apprêtait à rentrer chez lui. « Je suis marchand ambulant de cigarettes. C’est au moment où je m’apprêtais à rentrer chez moi que les agents de la police sont venus m’arrêter. J’étais seul. On n’était pas en groupe ».

Pour sa part, Mamadou Billo Diallo, artiste de on état, a expliqué avoir été mis aux arrêts au niveau de la route Transversale numéro 5 de Wanindara. « Je tentais de traverser le rond point de la T5. Ils m’ont interpellé en me reprochant d’avoir jeté des cailloux avec d’autres manifestants. Pourtant, j’ai été arrêté seul, à 21 heures ».

Après avoir écouté toutes ces explications, le procureur, Boubacar 1 Bah va demander au tribunal de relaxer quatre d’entre eux pour délit non constitué. « Les faits mis à leur charge ne sont pas établis. Je vous demande de les relaxer pour délit non constitué. Mais, je vous demande de retenir Billo Diallo dans les liens de culpabilité en le condamnant à 6 mois d’emprisonnement avec sursis et 500 mille francs guinéens d’amende », a requis le procureur.

Le collège d’avocats, composé de maitre Alsény Aissata Diallo, Michel Labillé Sonomou et autres, va plaider non-coupable et demander au tribunal de relaxer leurs clients.

A la fin de l’audience, Billo Diallo a été condamné à 3 mois de prison, assortis de sursis. Les quatre (4) autres ont été purement et simplement relaxés.

Comme on le voit, la machine judiciaire est prompte à se mettre en branle pour traduire des manifestants de l’opposition devant les tribunaux pour des délits mineurs. Mais, pour ce qui est des dizaines de manifestants tués par balles, les enquêtes sont ouvertes…. sans jamais se refermer.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél: 654 416 922/664 413 227

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