Barrage de Kenendé (Dubréka) : la Directrice du SENAH blessée et empêchée de rentrer chez elle par des gendarmes

Madame Delphine Ouendeno

Dans le cadre de la lutte contre la propagation du nouveau coronavirus (appelé Covid19) à l’intérieur du pays, les autorités guinéennes ont interdit toute sortie de la capitale. Les barrages érigés au niveau des deux sorties de Conakry (Coyah et Dubréka) ont alors été renforcés avec comme consigne de ne laisser personne passer, y compris les motards et piétons…

Mais, cette mesure n’a pas tenu compte des citoyens qui habitent derrière ces barrages et qui travaillent dans la capitale. C’est le cas de madame Delphine Ouendeno, Directrice du Service National de l’Action Humanitaire (SENAH) qui en a sérieusement souffert hier, mardi 05 mai 2020, a appris Guineematin.com dans la soirée.

Après son service, au ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (sis à Kaloum), la dame voulait rejoindre sa maison à Dubréka. Mais, des gendarmes et militaires postées à Kenendé (dans la préfecture de Dubréka) lui ont dit qu’ils ne permettront plus à personne de franchir leur barrage. Et, la Directrice du SENAH a essayé de les convaincre, sans succès, qu’elle devrait nécessairement passer pour aller dormir chez elle…

Après moult tractations, madame Ouendeno qui tenait à rentrer chez elle aurait été brutalisée, blessée et son véhicule caillassé par les agents quand elle a voulu forcer le passage. « Les gendarmes et militaires postés aux barrage de Kagbelen Kalema se livrent à des bavures. J’ai été une de leurs victimes aujourd’hui. Je rentrais du boulot quand ils m’ont arrêtée, malgré la présentation de mon badge. Ils ne m’ont pas laissée passer. Ils ont caillassé le véhicule et m’ont blessée », a-t-elle expliqué à Guineematin.com très déçue. « C’est inacceptable », a fait savoir la victime.

Avant la Directrice du Service National de l’Action Humanitaire (SENAH), plusieurs autres guinéens avaient dénoncé ces pratiques des agents des forces de l’ordre, soutenues par le Gouvernement qui a pris des mesures sans tenir compte des dimensions humaines dans leur application. Ce qui risque d’entraîner des révoltes de la population concernée, puisque de nombreuses familles vivent à Coyah et Dubréka, tout en exerçant leurs activités économiques à Conakry.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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