Plus de 2000 cas de Covid-19 : des citoyens de Mamou dénoncent la négligence des autorités

Bachir Barry, enseignant à la retraite

Comme annoncé précédemment, la Guinée a dépassé la barre des deux mille cas positifs du Covid-19. Ces chiffres inquiètent de plus en plus les citoyens dont certains dénoncent l’incapacité du pouvoir à faire face à la maladie. Dans la ville de Mamou, des citoyens interrogés par le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture dans la journée de ce samedi, 9 mai 2020, ont exprimé leur désarroi et invité au respect des mesures barrières.

Aucun cas positif de Covid-19 n’a été signalé dans la ville carrefour. Mais, la hausse fulgurante de cas à Conakry inquiète certaines personnes interrogées par notre reporter.

Bachir Barry, enseignant à la retraite : « en réalité, on fait semblant de prendre des dispositions. Pour s’en convaincre, allez dans les différents marchés ; les femmes sont assises les unes sur les autres. On se bouscule toute la journée. Donc, c’est un semblant. Et c’est sûr le contrôle qu’ils font à Conakry est inexact. Tant que nous ne serons pas sérieux dans nos dispositions, tant que nos décisions seront sélectives et que nous soyons conscients que cette pandémie est une réalité, nous ne pourrons pas l’éradiquer. Qu’il soit autorité politique, administrative ou sanitaire, il faut que ceux qui assument une parcelle du pouvoir sachent que la Guinée n’est pas peuplée de militants. Elle est peuplée de citoyens. La Guinée aurait dû être une nation ; mais, nous sommes un territoire. Les habitants de ce pays auraient dû être un peuple ; malheureusement, nous sommes une population ».

Lansana Camara, communément appelé Rousseau

Lansana Camara, communément appelé Rousseau : « je crois qu’il y a eu une négligence au départ de la part des autorités. On n’a pas pris les choses au sérieux et maintenant, elle galope dans le pays. Chaque jour, le nombre de cas augmente parce que l’applicabilité manque. Les autres pays de la sous région freinent actuellement petit à petit la maladie. C’est vraiment inquiétant. J’invite les populations de Mamou d’appliquer les mesures édictées par les agents de santé. Cette maladie n’a pas une coloration politique ni ethnique. Je prie Dieu qu’elle ne tombe pas dans notre ville carrefour ».

Abdoulaye Barry, conseiller communal chargé du cadre de vie et chef service de la police communale

Abdoulaye Barry, conseiller communal chargé du cadre de vie et chef service de la police communale : « Pratiquement, c’est déplorable du fait que jusqu’à maintenant cette pandémie ne fait qu’augmenter dans le pays. L’Etat n’a qu’à mettre des moyens pour soulager la population guinéenne. Confiner quelqu’un en Guinée, c’est difficile. Savez-vous que le manger des guinéens est quotidien ? Les femmes sont obligées de sortir pour épauler leurs maris qui sont à la retraite ou décédé. Le guinéen a besoin juste à manger ; malheureusement, même ça il n’en trouve pas. Il faut que l’État fasse comme les autres pays de la sous-région ».

De Mamou, Boubacar Ramadan Barry pour Guinneematin.com

Tél. : 625698919/657343939

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