Décédé le vendredi dernier à l’âge de 70 ans par suite de maladie, le célèbre artiste guinéen, Mory Kanté, a été inhumé ce mardi, 26 mai 2020, au cimetière de Kipé (Conakry). En raison de la crise sanitaire liée au coronavirus qui sévit dans le pays, les obsèques n’ont pas pu mobiliser du grand monde. Seuls les proches du défunt et le ministre en charge de la culture ont pris part à la levée du corps, qui a eu lieu à l’hôpital sino-guinéen de Kipé, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.
C’est avec une vive émotion que le chanteur Balla Kanté, l’un des fils de Mory Kanté, a accompagné la dépouille de son père à sa dernière demeure. L’artiste dit avoir perdu un père et une référence. « Les mots me manquent, parce que je sais que j’ai perdu quelque chose de cher pour moi. J’ai perdu le baobab de la famille, celui avec qui on se couchait et on se réveillait. Aujourd’hui, il n’est pas là, c’est comme si c’était le jour de ma naissance ou bien le jour de ma mort. J’ai perdu mon père ; mais, ne pouvant rien, je me confie à Dieu, parce que et je crois en Dieu.
Que Dieu lui pardonne et qu’il l’accepte dans son paradis. Je retiens de mon papa plusieurs choses positives. Mon plus grand souvenir de lui, c’est quand il a eu le trophée de meilleur artiste du monde, le premier, le top, le grand prix de la musique mondiale. Ce jour, il m’a appelé pour dire : mon fils, j’ai eu le grand trophée et je suis en France. Mais, avant de rentrer à Conakry, je souhaite que tu mettes en place une commission d’organisation pour la célébration de ce prix comme cela se doit. Aujourd’hui, je me rappelle de cet appel téléphonique », a-t-il confié.
De son côté, Sira Kanté, l’une des filles du défunt, pleure un père de famille exemplaire. « Tout ce que je retiens de mon papa, c’est qu’il était un père exemplaire. Il n’a jamais créé une différence entre ses enfants. C’était un vrai père de famille. Les mots me manquent et mon papa me manque déjà. Mais, je ne peux que prier pour lui et demander à Dieu qu’il lui accorde le paradis éternel. Et avec tous ces hommages, je me rends compte également que mon papa était une grande personnalité. Je suis fière de lui. Savoir que dans le monde entier on parle de lui, vraiment, je suis contente, même si j’ai le cœur encore serré par sa disparition », dit-elle, les larmes aux yeux.
Egalement présente à ces obsèques, Nana Camara, ex-épouse de Mory Kanté, décrit l’artiste comme une personne généreuse et souhaite que les Guinéens se souviennent de lui et qu’ils veillent sur ses héritiers. « Je suis très émue par la mort de Mory Kanté, qui était un homme gentil. Il a aimé son peuple. Je demande au peuple de Guinée de lui pardonner et de prier pour lui. Je demande à ce même peuple de veiller sur ses enfants. Personnellement, Il m’a laissé deux enfants. Je retiens de lui l’image d’un homme très généreux. Avec ses enfants et ses proches, il prenait tout le monde au même pied d’égalité.»
A noter que Mory Kanté laisse derrière lui 14 enfants, dont 7 garçons et 7 filles. Parmi eux, seuls 3 ont pu prendre part aux obsèques de l’artiste international guinéen, puisque les 11 autres sont tous à l’étranger.
Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com
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