Célébration de l’Aïd-El-Fitr à Kankan : les citoyens ont fait contre mauvaise fortune bon cœur

Le Ramadan a été célébré dans une atmosphère morose en Guinée dans la journée du dimanche, 24 mai 2020. A cause de l’état d’urgence sanitaire en cours, aucun regroupement n’a eu lieu au compte des habituelles prières collectives. Les citoyens de Kankan ont passé une fête pas comme les autres, tout en faisant contre mauvaise fortune bon cœur, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Le coronavirus a bousculé les habitudes à travers le monde. En Guinée, la fête marquant la fin du mois de ramadan a été très morose. Les citoyens de Kankan se sont résignés à observer ces mesures restrictives inédites. C’est à travers les medias locaux qu’ils ont suivi le sermon du grand imam, Karamo Bangaly Kaba.

Mouloukou Souleymane Kaba

Mais malgré ces difficultés, Mouloukou Souleymane Kaba, remercie Dieu. « On peut dire Dieu merci parce que la fête nous a trouvés en bonne santé. Malgré tout, on a fêté dans des difficultés. D’habitude, si ça devient dur de vivre en Guinée, on cherche à partir à l’extérieur. Mais là-bas aussi, c’est plus dur qu’ici. Donc, nous prions Dieu qu’il fasse disparaitre cette maladie pour qu’on recommence nos activités habituelles ».

Idrissa Camara, propriétaire d’un salon de coiffure

Les Petites et Moyennes Entreprises sont fortement impactées par le coronavirus à Kankan. Idrissa Camara, propriétaire d’un salon de coiffure, dit qu’en plus de la rareté des clients qu’a connu son salon, il a été obligé de faire toutes ses salutations via le téléphone. « On n’a pas fêté cette année comme d’habitude. On n’a pas eu beaucoup de clients parce qu’ils ont peur de contracter la maladie. Cela, cela a réduit nos économies. Moi, j’ai fait toutes mes salutations de fête par téléphone », a-t-il indiqué.

Mamady Condé

Pour ce qui est de la fermeture des lieux de culte, Mamady Condé n’en veut à personne. Cependant, il déplore la conjoncture économique dans la quelle la fête a été célébrée. « Moi, j’ai bien fêté. Mais, avec la fermeture des mosquées, je n’en veux à personne. C’est le sort du monde entier avec cette maladie. Mais, la situation économique était dure parce que plusieurs familles comptent sur leurs enfants de l’extérieur. Mais, si ceux-là sont confinés, c’est difficile. Tous ceux qui gagnaient un million GNF n’ont pas gagné 500 mille à l’approche de cette fête… ».

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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