Conakry : l’ONG F2DHG lance un projet portant sur les violences faites aux femmes en période de Covid-19

Madame Sow Moussa Yéro Bah, présidente de l'ONG F2DHG

La pandémie de coronavirus a-t-elle contribué à l’exacerbation des violences faites aux femmes ? C’est à cette question que l’ONG Femmes, Développement et Droits et Humains (F2DHG) veut apporter une réponse. C’est dans ce cadre qu’elle a lancé ce samedi, 20 mars 2021, un projet intitulé « Lutte contre les violences faites aux femmes en période de Covid-19 ».

Tenue au siège de cette organisation de défense des droits des femmes, à Conakry, la cérémonie a connu la présence de la ministre des Droits et de l’Autonomisation des femmes et plusieurs autres acteurs impliqués dans la lutte contre les violences faites aux femmes, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Dans plusieurs du monde, le constat révèle que les violences à l’égard des femmes ont connu une augmentation, suite aux restrictions de libertés imposées par la pandémie de Covid-19. C’est ce qui a amené l’ONG Femmes, Développement et Droits Humains de Guinée (F2DHG) à lancer ce projet, grâce au soutien financier d’OSIWA-Guinée.

Madame Sow Moussa Yéro Bah, présidente de l’ONG F2DHG

Selon la présidente de cette organisation, Moussa Yéro Bah, ce projet consiste « à faire une étude sur le terrain afin de savoir si cette pandémie a poussé à l’exacerbation des violences faites aux femmes. Et donc, une étude sera faite, qui permettra de faire la typologie des violences enregistrées, une cartographie de ces violences pour savoir par exemple par région quelle violence a été beaucoup plus remarquée : est-ce le viol, est-ce les violences conjugales, est-ce la traite des personnes. Parce que ce sont généralement les formes de violences qui existent dans nos sociétés », a expliqué cette journaliste et activiste des droits des femmes.

A l’issue de cette étude, F2DHG se donne pour objectif de se déployer sur le terrain pour former les organisations évoluant dans le domaine de la lutte contre les violences faites aux femmes. Ensuite, les emmener sur le terrain pour faire des sensibilisations et toucher les communautés. « Parce que nous le savons, les violences se passent dans les communautés. Donc, il faut aller vers ces communautés, leur parler, les sensibiliser sur ce qui peut arriver en période de Covid-19, faire en sorte que nous puissions juguler ce phénomène », a indiqué Moussa Yéro Bah.

 

Présente à cette cérémonie de lancement de ce projet, la ministre des Droits et de l’Autonomisation des femmes, Hawa Béavogui, a salué cette initiative de l’ONG F2DHG. Elle a ensuite appelé cette organisation à collaborer étroitement avec toutes les structures impliquées dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Au nombre de ces structures justement, figure la brigade spéciale de protection des personnes vulnérables. Son commandant, Bernard Tenkiano, rassure de la volonté de cette organisation d’accompagner la mise en œuvre de ce projet.

Adjudant Chef Bernard Beavogui

« Si l’ONG Femmes, Développement et droits humains a pensé à lancer ce projet, nous disons que c’est un ouf de soulagement, parce que ça va être un plus pour nous, en tant qu’acteurs chargés de la répression. Nous serons aux côtés de cette ONG pour qu’on puisse lier la parole aux actes, lier nos actions. Quand vous prenez le cas de viol par exemple, avant la période de la Covid-19, on pouvait faire un mois sans recevoir un cas.

Mais pendant cette période de Covid-19, je vous assure qu’il n’y a pas une seule semaine où on ne reçoit pas un cas de viol. Donc, en tant qu’agents de répression, d’interpellation et de formalisation des procédures pour les tribunaux, nous serons à l’écoute de l’ONG chaque fois qu’elle aura besoin de nous », a promis M. Tenkiano.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel : +224622919225

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