Dans les mains des militaires qui l’ont évincé du pouvoir depuis le 05 septembre dernier par un coup d’Etat, l’ancien chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé, a été transféré lundi dernier, 29 novembre 2021, à la résidence de son épouse, Hadja Djénè Kaba Condé, à Landréah (dans la commune de Dixinn). Pour l’heure, on ignore si l’ancien président de la république aura droit à de la visite (surtout par les membres de sa famille) et si certaines choses dont il était sevré (notamment l’usage du téléphone) lui sont désormais autorisées. Mais, pour le président de l’UDRP (union démocratique pour le renouveau et le progrès), ce transfert est le début d’une liste de « mesures d’accommodation qui vont s’enchainer ».
Au téléphone de Guineematin.com ce mardi, Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou, a alerté sur les risques de laisser des marges de manœuvre à Alpha Condé pendant cette fragile période de transition en Guinée.
« Alpha Condé n’était pas maintenu comme s’il était dans une maison d’incarcération. Le transférer de là-bas pour son domicile, pratiquement pour moi, c’est la même chose. J’ose seulement espérer que toutes les dispositions ont été prises pour ne pas créer d’autres problèmes en le relaxant de cette façon ; parce que les pressions vont s’accentuer pour sa libération, alors qu’il y a encore des questions pendantes. C’est la seule inquiétude que j’ai. Sinon, nous voulons bien préserver son intégrité physique, qu’il soit en bonne santé, qu’il ait accès à ses médecins, peut-être même aux membres de sa famille. C’est tout à fait normal. Mais, qu’on n’oublie pas qu’il a des responsabilités vis-à-vis de sa gestion pendant 11 ans… Ensuite, en laissant ses partisans se réjouir sous forme de menace, c’est un peu dérailler le processus. On a l’impression que ce sont des mesures d’accommodation qu’on a commencé et qu’on va enchaîner. C’est ce que je n’arrive pas à comprendre. Quand on dit résidence surveillée, ce n’est pas la maison familiale. Il y a plein de villas ici où des endroits discrets, si on veut en tout cas qu’il (Alpha Condé) quitte le palais. On pouvait l’amener quelque part discrètement. Mais, si vous m’enfermer chez moi, je suis libre, si je n’ai pas de téléphone, je peux prendre celui de ma femme et je vais communiquer. Donc, les données sont complètement en train d’être faussées. La maison familiale n’est pas l’endroit idéal. A ce niveau, il y a beaucoup de questions à régler. Si elles ne sont pas réglées, elles risquent de créer beaucoup plus de problèmes », a prévenu Dr Edouard Zoutomou.
Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com
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