Conakry : Aminata Diallo jugée pour avoir tué son mari à Sonfonia

Âgée de 27 ans et mère d’un enfant, Aminata Diallo a comparu lundi dernier, 20 décembre 2021, devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la mairie de Ratoma). Cette jeune femme est accusée d’avoir tué son mari (Mamadou Bobo Bah) à coup de poignard à Sonfonia Gare (dans la commune de Ratoma) au cours de l’année 2019. Et, à la barre, elle plaidé coupable des faits mis à sa charge, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Devant cette juridiction de première instance, Aminata Diallo n’a pas nié les charges articulées à son encontre. Mais, pour sa défense, elle a précisé que c’est lors d’une bagarre et par inadvertance qu’elle a poignardé son époux avec un couteau.

« C’était un beau matin, mon mari (Mamadou Bobo Bah) est sorti de la maison pendant que je prenais ma douche. En sortant, il a laissé 25 mille sur la table : 20 mille pour la dépense du jour et 5 mille pour mon petit-déjeuner. Mais, le lait de notre bébé était fini. Et, comme d’habitude s’il n’a pas d’argent pour couvrir toutes ces dépenses nous on s’abstient pour acheter la boîte de lait du bébé avec la dépense journalière, ce jour j’ai pris les 25 mille pour acheter une boîte de lait pour que l’enfant puisse manger. C’est après que je suis allée passer la journée chez ma maman. Et, en rentrant le soir, je lui ai apporté à manger. À son retour après la prière du crépuscule, il (Mamadou Bobo Bah) m’a demandé après le repas. Je lui ai dit que je n’ai pas préparé parce que le lait du bébé était fini, mais je vous ai quand-même apporté du riz de chez ma maman où j’ai passé la journée. Il m’a dit qu’il s’en fou, qu’il veut le repas de sa dépense ou son argent tout de suite. Je lui ai dit alors de m’excuser, demain je vais lui rembourser ses 20 mille. Il n’a pas accepté. Il m’a dit d’ailleurs de sortir de chez lui. J’ai dit : non, je n’irai nulle part, c’est ici je connais. C’est ainsi qu’il m’a menacé en disant que si je ne sors pas qu’il va me tuer. Des propos qu’il enchaîna avec des coups contre moi. Comme on était dans notre chambre, il a pris le couteau contre moi en disant qu’il va me tuer si je ne sortais pas de chez lui. Comme j’avais peur, j’ai fait face à lui dans l’intention de lui retirer le couteau. De la chambre, nous sommes sortis au salon en se battant. Finalement, j’ai réussi à lui retirer le couteau. Après, il est allé dehors en courant pour prendre un caillou contre moi. C’est ainsi qu’on est resté longtemps à se tirailler le couteau jusqu’à ce qu’il a poussé ma main qui tenait le couteau en me frappant contre sa poitrine. C’est quand il a émis un cri en disant que je l’ai poignardé que j’ai su qu’il a été touché. J’ai tout de suite crié au secours. Koto Alhassane qui loge avec nous dans la cour et qui se trouvait hors de la cour est rentré à la suite à mon cri. Celui-ci l’a pris pour l’envoyer à l’hôpital. Je voulais les suivre, mais Alhassane m’a dit de rester avec mon enfant », a expliqué Aminata Diallo.

Après sa déposition, l’accusée a été confrontée à une avalanche de questions venant du ministère public. La plupart de ces questions étaient liées à la nature des relations que la jeune femme avait avec son mari. Et, dans ses réponses, Aminata Diallo a laissé entendre qu’elle était informée que son mari lui était infidèle et qu’il sortait encore avec sa copine d’avant leur mariage. Mais, a-t-elle précisé, « cela n’a jamais été un problème entre nous et je ne lui ai jamais refusé son droit sur moi ».

Finalement, le tribunal a renvoyé l’audience au 03 janvier 2022 pour la comparution de Alhassane Diallo à titre de témoin dans cette affaire.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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