Blanchiment de capitaux et financement du terrorisme : le procureur de Conakry annonce des poursuites contre Ali Saadi et Ibrahim Taher

Alphonse Charles Wright, ministre de la justice garde des Sceaux

L’étau se resserre autour d’Ibrahima Taher et Ali Saadi, deux Guinéens d’origine libanaise, accusés par les Etats-Unis d’être des financiers du Hezbollah en Afrique de l’Ouest. Après les sanctions prises par Washington contre eux, les deux riches hommes d’affaires se retrouvent aussi dans le collimateur de la justice guinéenne.

Dans un communiqué publié ce lundi, 7 mars 2022, le procureur général près la Cour d’appel de Conakry a demandé l’ouverture d’une information judiciaire contre les intéressés. Alphonse Charles Wright requiert aussi la saisie des biens, le gel des avoirs et toutes autres mesures conservatoires à l’encontre des deux présumés financiers du Hezbollah. Un mouvement islamiste chiite basé à Beyrouth, au Liban, que les Etats-Unis considèrent comme étant un groupe terroriste.

« Le procureur général près la Cour d’appel de Conakry :

Instruit le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Kaloum, d’engager ou de faire engager des poursuites judiciaires sans délai, par voie d’information judiciaires, contre les hommes d’affaires Ibrahima Taher et Ali Saade, tous des hommes d’affaires d’origine libanaise résidant en République de Guinée, ainsi que toute autre personne susceptible d’être dénoncée dans la présente procédure, pour des présomptions graves de blanchiment de capitaux et financement du terrorisme

Faits prévus et punis par les articles 8 et 112 de la loi ordinaire L/2021/024/AN du 17 août 2021, portant lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, 499 à 509 du Code pénal ;

Requiert la saisie des biens, le gel des avoirs et toutes autres mesures conservatoires à l’encontre des personnes physiques ou morales contre lesquelles l’information judiciaire sera ouverte par voie de réquisition, conformément à l’article 10 de la loi ordinaire L/2021/024/AN du 17 août 2021, portant lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, et 168 du Code de procédure pénale.

Requiert en outre, au besoin, par voie d’information judiciaire aux autorités compétentes, la levée de toute immunité ou privilège dont pourrait se prévaloir les personnes poursuivies dans l’intérêt de la loi jusqu’à la fin de la procédure », a annoncé Alphonse Charles Wright, procureur général près la Cour d’appel de Conakry.

Pour justifier cette démarche, Charles Wright rappelle que la Guinée est signataire depuis novembre 2001 de la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme du 09 décembre 1999. Un texte qui prévoit des mesures de prévention et de répression du financement du terrorisme, impliquant des poursuites judiciaires des présumés auteurs.

Après la sortie du département d’Etat américain, désignant Ibrahima Taher et Ali Saadi comme étant des financiers du Hezbollah en Afrique de l’Ouest, les deux hommes ont réagi à travers des communiqués. Ils ont dénoncé « une accusation injustifiée », qu’ils contestent « dans son fond et dans sa forme ».

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com

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