Missions du CNT à l’intérieur du pays : « Il est question de donner un caractère légitime au travail qu’on sera appelé à faire », dit Asmaou Barry

Récemment mis en place par les autorités de la Transition en Guinée, le Conseil National de la Transition (CNT) vient de déployer des équipes de conseillers à l’intérieur du pays. Ces équipes ont pour objectifs de rencontrer et d’échanger des populations des préfectures de l’intérieur du pays afin de recueillir leurs avis, leurs perceptions, leurs préoccupations et leurs recommandations « sur les chantiers de la Transition ». Mais, le but est surtout de donner de la légitimité au travail du CNT dans son rôle de législateur de la Transition, a appris Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

C’est dans le cadre de ces missions de concertations avec les populations de l’intérieur du pays qu’une mission de conseillers s’est rendue la semaine dernière successivement à Mali, Lélouma et Koundara. Sur place, cette mission a été accueillie par des populations très enthousiastes et qui ont dit de manière claire ce qu’elles veulent de cette Transition en cours en Guinée depuis le 05 septembre dernier. Et, selon Asmaou Barry, conseillère nationale, les populations de ces trois préfectures se sont exprimées sur plusieurs sujets d’intérêt, notamment sur l’organisation territoriale de la Guinée, la réconciliation nationale et le régime politique.

« Comme vous savez, le CNT a été mis en place il y a quelques semaines. Et, pour amorcer son travail de législateur, comme vous savez, le CNT est appelé à adopter et à voter des textes législatifs, que ce soit la Constitution, que ce soit des lois ordinaires, organiques ou même certains codes, nous avons estimé qu’il était nécessaire de venir rencontrer les populations, recueillir leur perception, leurs recommandations, leurs avis sur la conduite de la Transition, sur les chantiers de la Transition. Il est question de donner un caractère légitime au travail qu’on sera appelé à faire dans les prochains jours. Ainsi, nous nous sommes l’équipe neuf et nous avons fait les préfectures de Mali (Lundi-Mardi), Lélouma (Mercredi-Jeudi) et Koundara (Samedi-Dimanche). Nous avons rencontré par Focus Groupe des acteurs parmi lesquels les Sages et les notables, les autorités administratives et les services déconcentrés, les élus locaux (conseillers communaux et les chefs de quartier), les groupements de jeunes, les groupements de femmes, la société civile, les personnes porteuses de handicap, mais aussi les forces de défense et de sécurité. Aussi, nous avons fait des entretiens individuels dans l’optique de recueillir des informations sans rétention. C’est pourquoi nous avons fait des focus groups, puis nous avons rassemblé toutes ces entités pour faire un débat communautaire autour d’un certain nombre de questions, parmi lesquelles leur perception sur la conduite de la Transition. Les citoyens ont dit comment ils ont vu la Transition, comment elle a été amorcée et aujourd’hui là où nous en sommes. Ensuite, ils se sont exprimés sur l’organisation territoriale même du pays. Ils se sont également exprimés sur la question liée à la réconciliation nationale et sur le régime politique qu’il faut adopter en Guinée. Est ce qu’on va rester sous le régime présidentiel ou bien semi-présidentiel ou même parlementaire ? Il y a eu des avis qui ont été donnés. Il y a aussi eu des échanges autour de la composition du paysage politique. Actuellement, avec tous les partis politiques existant, il y en a qui estiment qu’il faut rester dans un multipartisme. Mais, il y en a qui pensent qu’il faut créer deux blocs ou trois blocs politiques où tous les partis pourront se retrouver… Il y a eu des avis sur la réconciliation nationale, sur le chronogramme, sur les étapes de la Transition et même sur la durée de la Transition », a expliqué Asmaou Barry après ces rencontres.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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