A l’image de leurs collègues de plusieurs autres villes du pays, les enseignants contractuels de Siguiri se sont fait entendre ce vendredi, 11 mars 2022. Ils ont manifesté dans la rue pour exiger leur intégration sans condition à la fonction publique, a constaté le correspondant de Guineematin.com dans la préfecture.
Les enseignants contractuels de Siguiri ne restent pas en marge du mouvement de protestation enclenchée récemment par leur coordination nationale pour demander au gouvernement de les engager à la fonction publique sans qu’ils ne soient obligés de passer par un concours. Ce vendredi matin, ils sont rassemblés au stade Nanko de Siguiri, le point de départ de leur marche. De là, les manifestants se sont rendus à la direction préfectorale de l’éducation, en passant par le bloc administratif préfectoral.
« 5 à 10 ans, ce n’est pas petit », « Nous avons de l’expérience », « A bas le concours », scandaient ces enseignants contractuels, dont la plupart ont été recrutés en 2018 pour combler le vide laissé par les enseignants titulaires qui étaient en grève, à l’appel du SLECG (Syndicat libre des enseignants et chercheurs). Arrivés à la DPE, ils ont exposé les motifs de leur manifestation et la raison pour laquelle ils s’opposent à toute idée de passer par un concours pour être engagés à la fonction publique.
« Nous ne sommes contre personne. Nous manifestons juste pour nous faire entendre, pour réclamer un droit. Après des années de services rendus à l’Etat, nous avons droit à une intégration à la fonction publique. Nous n’avons pas peur du concours, mais nous savons que les concours guinéens sont de simples formalités. C’est une véritable mafia.
Lorsque nous allons faire le concours, vous allez voir les noms de mécaniciens, de menuisiers et de maçons parmi les admis, mais pas les noms des vrais enseignants. Nous, les diplômes des écoles d’enseignement, serons écartés. Donc, nous demandons à l’Etat de nous intégrer à la fonction publique sans concours », a déclaré Dora Keïta, le président de l’association des enseignants contractuels de Siguiri.
En réponse, le chef de section de l’enseignement élémentaire à la direction préfectorale de l’éducation de Siguiri, a remercié les enseignants pour le caractère pacifique de leur manifestation. Mamoudou Keïta reconnaît que leur revendication est légitime, mais il les exhorte à la patience pour permettre au gouvernement de mettre les choses au clair.
« Je vous remercie pour la manière. Vous avez manifesté dans les règles de l’art, sans casser ni blesser. Concernant votre revendication, elle est légitime et légale. Mais, le gouvernement est en train de travailler sur le dossier. Un premier pas a été fait, les diplômes ont été certifiés et authentifiés. Mais de 2018 à 2022, beaucoup ne sont plus en classe, certains ont trouvé d’autres activités, d’autres sont morts. Donc, il faut réactualiser la liste avant la prise d’une décision pour votre engagement », a lancé ce responsable de la DPE.
Après cet entretien, les manifestants se sont dispersés dans le calme. Ils promettent toutefois de poursuivre le combat jusqu’à la satisfaction de leur revendication.
De Siguiri, Bérété Lancéï Condé pour Guineematin.com
