Mamoudou Cissoko (artiste) contre Oustaz Taïbou : le parquet réclame la relaxe du leader religieux

Elhadj Mamadou Taïbou Bah, dit Oustaz Taïbou

Le procès d’Oustaz Mamadou Taïbou Bah s’est poursuivi jeudi dernier, 17 mars 2022, au tribunal de première instance de Dixinn. Dans cette affaire, le célèbre chroniqueur islamique est poursuivi pour des faits de stellionat par l’artiste Mamoudou Cissoko. Ce dernier accuse le leader religieux d’avoir détruit des biens qu’il avait sur un terrain dont les deux hommes se disputent la paternité, et d’avoir vendu le domaine, qui se trouve au quartier Lambanyi, dans la commune de Ratoma (Conakry). Une version que conteste le ministère public, qui estime que le prévenu n’est pas coupable des faits qui lui sont reprochés, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Après les débats qui ont eu lieu le 10 mars dernier, l’audience de ce jeudi 17 mars a été essentiellement consacrée aux plaidoiries et réquisitions. La partie civile, qui a ouvert le bal, a laissé entendre que le prévenu, Oustaz Mamadou Taïbou Bah, a outrepassé les limites de son terrain et détruit les réalisations qui étaient sur le domaine du plaignant avant de vendre les lieux. Me Rafi Raza demande donc au tribunal de condamner Oustaz Taïbou Bah à 500 000 000 de francs guinéens pour tous les préjudices confondus. Mais aussi, de lui interdire de se rendre sur les lieux dont il prétend être le propriétaire.

Par contre, le ministère public estime que faits de stellionat ne sont pas constitués à l’égard du prévenu. C’est pourquoi, le procureur audiencier, Mamadou Hady Diallo, a demandé au tribunal de renvoyer Oustaz Taïbou Bah des fins de la poursuite. « Les infractions de stellionat ne sont pas constituées à l’égard de Mamadou Taïbou Bah. Donc, au tribunal de tirer toutes les conséquences du droit.  Nous, nous estimons, au regard des débats et des pièces fournies au dossier, que les faits ne sont pas constitués », a déclaré le représentant du ministère public.

Abondant dans le même sens, l’avocat de la défense a assuré que son client n’est nullement coupable dans cette affaire. « C’est une décision de justice qui a ordonné la démolition des lieux et non Oustaz Taïbou Bah. Et ce qu’il (Oustaz Taïbou) a vendu, lui appartient. Donc, je ne vois pas en quoi il est stellionnaire. C’est pourquoi, nous vous demandons de le renvoyer des fins de la poursuite pour délit non constitué à son encontre. Nous vous demandons aussi de condamner Mamoudou Cissoko au paiement de 500 000 000 de francs guinéens pour abus de constitution de partie civile », a plaidé Elhadj Ibrahima Barry, l’avocat d’Oustaz Taïbou Bah.

A l’issue des plaidoiries et réquisitions, le tribunal a renvoyé le dossier au 7 avril prochain pour rendre sa décision.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620 589 527/664 413 227

Facebook Comments Box