Trafic international de cocaïne : Mariam Sidibé et Albertine Haba risquent 10 ans d’emprisonnement

Deux jeunes dames, accusées de trafic international de cocaïne, encourent 10 ans d’emprisonnement au tribunal de première instance de Mafanco. Même si Mariam Sidibé et Albertine Haba nient avoir commis cette infraction sur le territoire guinéen, le procureur n’y est pas allé du dos de la cuillère dans ses réquisitions. C’était dans la journée d’hier, mardi 19 avril 2022, à l’occasion de l’ouverture des audiences criminelles, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Il s’agit de Mariama Sidibé et Albertine Haba, poursuivies pour des faits de trafic international de cocaïne. Appelées à la barre, elles ont reconnu avoir avalé des boules de cocaïne sous la menace de nigérians. Mais, les faits ne se seraient pas passés en Guinée, arguent-elles de concert.

Mariama Sidibé a expliqué que c’est sous menaces et par contraintes qu’elle a avaler cette drogue à Addis-Abeba, capitale de l’Ethiopie, pour la transporter à Colombo (Sri Lanka).

« Je faisais le commerce. J’ai rencontré un Nigérian à Conakry.  Il m’a promis de m’aider à aller en Chine pour faire prospérer mes affaires. On a pris le vol jusqu’à Addis-Abeba. Quand on est arrivé là, il m’a proposé d’avaler les boules de cocaïne pour les transporter à Colombo. Je n’ai pas accepté.  Mais, ils m’ont menacé et j’ai fini par céder. Je suis allée jusqu’à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis, où on a fait une escale. Après vérification de mes documents de voyage, ils ont dit que mes papiers ne sont pas conformes pour continuer à Colombo. Je ne pouvais plus garder la cocaïne dans mon ventre. Je l’ai déversée à Dubaï et je suis rentrée en Guinée. Arrivée à l’aéroport de Conakry, j’ai été interpellée par les agents de l’office centrale anti-drogue (OCAD). Mais je n’avais aucune boule avec moi », a-t-elle expliqué.

Même argument de défense pour la seconde accusée, Albertine Haba qui dit avoir été menacé de mort par des ressortissants nigérians dans son refus de convoyer la marchandise prohibée.

« C’est un Nigérian que j’ai rencontré à Conakry. Il m’a dit qu’il va m’aider à aller poursuivre mes études en Italie. Quand nous sommes arrivés à Addis-Abeba, dans une chambre d’hôtel, ils m’ont proposé d’avaler les boules de cocaïne pour les transporter à Colombo. Quand j’ai refusé, ils m’ont menacé de mort avec des couteaux et des ciseaux. Ils étaient au nombre de 4. J’ai finalement avalé les boules de cocaïne. Quand je suis arrivée à Dubaï, je n’ai pas pu continuer. J’ai déversé la marchandise là. Après, je suis rentrée à Conakry où on m’a interpellé », a laissé entendre Albertine Haba.

Pourtant, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Mafanco va maintenir ses accusations. Pour Abdoulaye Israël Kpoghomou, les faits sont clairs et tous les éléments constitutifs de l’infraction sont établis à leur égard. « C’est pourquoi, je vous demande de les condamner à 10 ans de réclusion criminelle », a requis le procureur.

Dans sa plaidoirie, l’avocat de la défense, maître Daniel Haba, a surfé sur la vague ouverte par ses clientes pour soutenir que cette infraction de transport de cocaïne n’a pas été commise sur le territoire guinéen. « Cette procédure est nulle et d’une nullité absolue. Les accusées ont été victimes de naïveté et de pauvreté et cela ne fait pas d’elles des délinquantes. C’est pourquoi nous vous demandons de balayer d’un revers de main les réquisitions du procureur et de les condamner au temps mis en prison », a plaidé maître Daniel Haba.

Le tribunal a mis l’affaire en délibéré. La décision rendue le 26 avril prochain. Mariame Sidibé et Albertine Haba sont reparties à la maison centrale où elles sont sous mandat de dépôt depuis le 25 octobre 2019.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

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