Mamou : immersion dans le difficile quotidien des habitants de Tamba Bété (Konkouré)

La route nationale numéro un (N°1) Kindia-Mamou, en cours de réalisation par des entreprises Chinoises ne rassure pas les habitants du district de Tamba Bété, relevant de la Commune rurale (CR) de Konkouré, à 43 kilomètres de la ville de Mamou. A cela, s’ajoutent de nombreuses difficultés relatives au manque d’eau et d’électricité, et à l’enclavement des nombreuses localités relevant de Konkouré. Tel est le constat fait sur place par le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture de Kindia.

Le secteur Waka, situé dans le district de Tamba Bété, relevant de la CR de Konkouré, est une localité habitée par plus de mille (1 000) habitants. Les populations ont pour principales activités la culture de tomates et du piment mais aussi l’élevage.

Ibrahima Sita Barry, chef secteur de Waka

Ibrahima Sita Barry, chef secteur de Waka, interrogé par l’envoyé spécial de Guineematin.com, est revenu sur le bitumage de la route nationale avant d’évoquer plusieurs maux dont souffrent les citoyens. « Cette route nationale est une fierté pour nous. C’est pourquoi les citoyens cherchent à se rapprocher d’elle. Mais nous éprouvons plusieurs difficultés. Il y a d’abord assez d’accidents de la circulation qui entraînent des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants. Nous avons même écrit aux autorités pour mettre des ralentisseurs. Rien n’est fait jusqu’à présent. Ensuite, le fait de bitumer cette route est un bonheur pour toute la population. Mais il y a des erreurs aux yeux même des techniciens en la matière. La route qu’on vient de bitumer commence à se dégrader. Plusieurs endroits sont gâtés. On dirait que c’est de la terre simple qu’on a mise au sol. Quand il y a des fissures ou que le goudron lâche, on voit les travailleurs venir avec un liquide noir qu’ils préparent. Après, ils chauffent puis ils colmatent la route à la main, entre les fissures. Nous invitons les autorités d’envoyer une mission de contrôle sur le terrain pour vérifier ces travaux », sollicite Ibrahima Sita Barry.

 En outre, le chef du secteur est revenu sur le manque d’électricité et d’eau qui affecte la localité. « Pour la question du courant électrique, le maire de notre commune avait fait une demande parce que nous sommes proches du barrage de Garafiri. Il y a le courant de Mamou centre jusqu’à Diara Baka. Donc, notre maire se bat beaucoup pour ça.  Ensuite, nous sommes en manque d’eau potable, il n’y a pas de forages. En saison sèche, c’est la grande rivière et des trous qui sont creusés dans les bas-fonds qui permettent à la population d’obtenir de l’eau. Et cette eau est souvent source de maladies parce qu’elle n’est pas traitée ».

Pour faire face à toutes ces difficultés, notre interlocuteur interpelle les autorités. « Nous demandons aux autorités de nous aider à réaliser des forages ici. Beaucoup de projets passent par là. Nous avons fait beaucoup de demandes pour ça. Rien n’est fait jusqu’à présent. Les résidents et les ressortissants se battent pour nous assister, notamment la réparation de la mosquée, la construction du logement des enseignants et autres. Mais, on n’a pas les moyens de réaliser des forages, c’est trop coûteux. Nous avons une école primaire pour laquelle nous avons recruté un contractuel communautaire que nous payons. Nous avons deux titulaires de l’État pour enseigner nos enfants. Nous n’avons pas eu d’abord un poste de santé. Nous avons près de 1000 habitants dans ce secteur. Nous voulons un développement à l’image des autres collectivités », a laissé entendre Ibrahima Sita Barry, chef du secteur de Waka, District de Tamba Bété, CR de Konkouré.

Elhadj Oumar Fogou Barry, habitant à Madina Monté district Tamba Beté

De son côté, Elhadj Oumar Fogou Barry, paysagiste et habitant au village Madina Monté, dénonce les difficultés rencontrées par les citoyens de cette localité. « Depuis 2004, nous habitons ici. On a de sérieux problèmes au niveau de cette route nationale. La route est non seulement haute, mais elle a été mal conçu parce qu’ils sont allés ramasser des herbes sauvages pour venir colmater les abords de la route. Là où on devrait mettre du ciment, ils ont mis de la paille au lieu d’aménager des espaces verts ou mettre du béton. C’est ce qui se passe ici.  Mais la hauteur de la route est également une très grande inquiétude pour nous. Et nous sommes là sans accès. On a souvent dit aux travailleurs de cette société de mettre des accès parce qu’ils ont trouvé ici un lieu d’habitation. Ensuite, ils ont vu la mosquée qu’on a réalisée à une hauteur de 200 millions de francs guinéens. Au moment des prières, tout est rempli ici. Et si un camion ou deux camions se garent ici, il n’y a pas de passage. On a tout fait pour qu’ils fassent des accès des véhicules à la mosquée, ils ont refusé. Donc, je lance un appel pressant au ministre des transports, des infrastructures et des travaux publics de revoir bien la situation de cette route nationale parce que rien n’est tard. En tout cas, on a de sérieuses difficultés pour l’accès à notre village. On n’a ni entrée, ni sortie », a martelé Elhadj Oumar Fogou Barry, paysagiste habitant à Madina Monté, district de Tamba Bété.

Depuis Konkouré, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 628 51 67 96

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