Conakry : ouverture d’un atelier de validation de la stratégie de développement de l’ETFP

Le ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, Alpha Bacar Barry, a procédé à l’ouverture de l’atelier de validation de la stratégie de développement de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle ce vendredi, 07 octobre 2022, à Conakry. Cet atelier vise à mettre en place un document pour une adéquation entre la formation professionnelle et le besoin du marché de l’emploi.

La rencontre a réuni les cadres du ministère de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, de l’enseignement pré-universitaire, de l’enseignement supérieur, du patronat et des partenaires techniques et financiers, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Le constat est amer en ce qui concerne l’inadéquation entre les formations proposées dans les différentes universités guinéennes et les emplois sur le marché du travail. Depuis leur avènement au pouvoir, les autorités de la transition cherchent à combler ce fossé en mettant en place des stratégies permettant aux jeunes étudiants d’avoir les qualifications recherchées par les entreprises. C’est dans ce cadre, en collaboration avec l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), que le ministère de l’enseignement technique et de la formation professionnelle tient cet atelier en vue d’obtenir un document qui servira de référence dans le domaine.

« Ce document définit les objectifs et les démarches de formation des jeunes guinéens à travers la mise en place d’une adéquation des formations aux besoins de développement. On ne forme plus quelqu’un parce qu’on a envie de former des gens à l’école, mais on forme les gens en fonction des besoins que les entreprises expriment. On va vers les entreprises, les entreprises ont des objectifs de développement, elles nous disent : on a besoin de développer tel secteur dans notre entreprise et pour cela nous avons besoin de telles compétences. Alors, sur la base de ces compétences-là, on définit un programme de formation, en ce moment la formation est en adéquation avec les besoins de l’entreprise. Quand le jeune sort, il trouve facilement de l’emploi, parce qu’il sait ce qu’il fait. Et, là où on le prend, on sait que c’est quelqu’un qui sait, parce qu’il a fait son stage de ces entreprises », a expliqué Mody Sory Barry, président du comité technique du projet.

De son côté, Alpha Bacar Barry, ministre de l’Enseignement Technique et de la Formation professionnelle, a exprimé toute sa gratitude et celle des autorités à l’endroit du partenaire, mais aussi des cadres qui ont contribué à l’élaboration de la stratégie. Il a aussi rappelé que l’emploi des jeunes est une question de sécurité nationale pour la Guinée.

« C’est avec beaucoup de plaisir que je participe à l’ouverture de cet atelier ce matin non seulement pour exprimer la gratitude du ministère à travers moi, à travers le ministère de l’Enseignement Technique, l’ensemble du gouvernement sur le travail abattu par l’UNESCO, ainsi que les cadres du ministère. C’est l’occasion d’ailleurs de remercier tous ceux qui ont participé à la rédaction de ce document de stratégie et surtout exprimer également notre volonté de transformer ce document de stratégie en acte concret à travers sa déclinaison en plan d’action budgétisé, en loi d’orientation et en projet sectoriel ou sous sectoriel.

L’engagement du gouvernement de la République de Guinée à développer l’enseignement technique à travers la formation professionnelle est sans faille, pas pour des raisons de mode, mais surtout pour la survie de l’État guinéen. Et, on sait tous que nous avons une population extrêmement jeune et qui va l’être pour les 10, 15, 20 prochaines années. Répondre aux aspirations de qualification de cette jeunesse est une question de sécurité nationale. Parce que cette jeunesse doit pouvoir occuper les emplois qui seront créés par nos différentes économies.

Nous sommes un pays à fort potentiel minier dit-on, mais aussi à fort potentiel agricole, mais nous sommes aussi un pays qui est en train de se développer dans une sous-région qui va donc impulser une forte demande dans les secteurs de service, dans les secteurs de la digitalisation et dans d’autres secteurs sous lesquels nous voulons développer les compétences de la ressource humaine guinéenne pour à la fois répondre au besoin local, mais aussi au besoin sous-régional. Et, pourquoi pas aller jusqu’à la spécialisation de la qualification professionnelle de nos jeunes pour qu’ils puissent, à travers cette segmentation, répondre à une demande sous-régionale », a-t-il indiqué.

Le ministre a mis l’occasion à profit pour demander un transfert de compétences techniques à la nouvelle génération. Il s’est aussi engagé à porter le projet au conseil du gouvernement pour qu’il soit validé au plus vite.

« Je profite de cette occasion pour demander à tous ceux qui ont participé à l’élaboration de ce document d’accepter de transférer à la jeune génération les techniques, les méthodologies qui ont été justement transférées par nos collègues de l’UNESCO. Cela va permettre à l’enseignement technique de développer une certaine autonomie à mettre à jour, à développer une expertise dans l’élaboration, le design et l’implémentation des projets de développement de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Je puis vous rassurer que nous allons rapidement travailler avec vous, bien entendu à décliner cette stratégie en un PAB.

Personnellement, je porterai le sujet au conseil du gouvernement pour qu’on puisse rapidement valider cette stratégie. Je voudrais aussi plaider pour que cette stratégie et ce document soient assez consensuels pour qu’il soit le bréviaire de l’ensemble des parties prenantes de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Qu’il puisse être le document à partir duquel on va décliner l’ensemble des activités qui vont sous-tendre nos actions pour les 10, les 15 et 20 prochaines années », a signifié Alpha Bacar Barry.

Pour Dimitri Sanga, directeur régional de UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest, la stratégie va permettre à la transformation de la structure de l’économie de la Guinée, mais également d’autres pays africains. Et, pour ce faire, il explique qu’il y a des techniciens qui doivent venir d’un bon système d’enseignement technique et professionnel, d’où l’accompagnement de son institution.

« L’UNESCO, au vu de l’importance de ce système, a déjà une stratégie globale de transformation de l’enseignement technique et la formation professionnelle. Cette stratégie prévoit un axe important qui est d’aider les pays à réviser ou à formuler leur stratégie. Ce que l’UNESCO a fait, c’est de disponibiliser à travers l’ensemble de ses bureaux (le bureau d’Abuja, de Dakar), à travers un certain nombre d’instituts comme l’institut international de la planification d’éducation, l’expertise qui est venue, pas pour se substituer aux experts nationaux, mais accompagner les experts nationaux et transférer cette façon de faire, cette méthodologie pour préparer cette stratégie.

L’UNESCO a aussi disponibiliser des ressources financières pour que les différentes parties prenantes puissent retrouver un certain nombre d’ateliers pour préparer cette stratégie. Le gros du travail reste à venir, c’est de transformer cette stratégie en plan de mise en œuvre qui va être chiffré », a-t-il précisé.

Mamadou Yahya Petel Diallo et Ibrahima Bah pour Guineematin.com

 

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