Macenta : des exploitants illégaux de bois continuent de sévir à Kamana, CR de Kouankan

Malgré l’interdiction de la coupe du bois par les autorités du pays pendant cette phase de repos biologique des forêts, le constat est alarmant à Macenta en Guinée forestière. Les exploitants artisanaux de bois continuent de sévir au niveau des forêts du district de Kamana, relevant de la sous-préfecture de Kouankan. Une équipe composée d’agents du corps des conservateurs de la nature, en compagnie de responsables de la société Forêt Forte et de médias, a mis le grappin sur un exploitant artisanal dont la tronçonneuse a été saisie, rapporte le correspondant de Guineematin.com dans la région forestière.

Selon Cécé Doré, responsable de l’exploitation et des relations communautaires de la société Forêt Forte, c’est dans la concession attribuée à son entreprise par les autorités compétentes que les exploitants artisanaux coupent les ressources forestières.

Cécé Doré, responsable de l’exploitation et des relations communautaires à la forêt Forte

« Ici, nous avons fait une prospection dans le but de faire une exploitation à faible impact, et ces pieds que vous voyez, la source a été sciée. Ce n’est pas Forêt Forte qui a scié mais c’est les exploitants et ces pieds sont des sous-diamètres. C’est des arbres d’avenir qu’on pouvait laisser à 25 ans, qu’on revienne les trouver pour exploitation ; mais, c’est ce qui est récupéré maintenant par les artisanaux.  Et si on accuse que la Forêt Forte exploite et fait le déboisement, nous faisons une exploitation rationnelle. Et tout ce qu’on suppose arbre d’avenir, ce sont les artisanaux qui sont derrière nous en train de couper. Dans le champ ici, nous avons fait un plan pour la saison 2022-2023. Malgré qu’on n’a pas obtenu la prolongation de notre permis, mais on est en train de voir ce qui se passe et on vient trouver ces pieds-là qui sont coupés. Il y a d’autres qui ont été marqués par nous dans le but de les exploiter cette année, maintenant les artisanaux sont devant nous en train d’exploiter », déplore Cécé Doré.

Lieutenant Francedy OULARE, éco-garde à la section environnementale de Kouankan

Après avoir saisi la tronçonneuse et mis aux arrêts les exploitants artisanaux, le lieutenant Francedy Oularé de la section environnementale de Kouankan, a déploré l’insuffisance d’agents sur le terrain. Il a réitéré cependant son engagement à freiner cette pratique. « Mon constat est amer du fait que les pieds qui sont coupées n’ont pas atteint l’âge d’être coupés. Et ensuite nous sommes dans la phase d’interdiction. Tous les scieurs qui sont là, ils en sont informés. Parce que dès qu’il y a le communiqué, on a fait les notes circulaires, distribuées au niveau de tous les chefs secteurs et districts de la sous-préfecture pour leur dire que la coupe du bois est interdite en Guinée. Mais le gros problème est qu’on n’a pas suffisamment de personnel. Il faut voir, dans tout Kouankan, une grande sous-préfecture comme ça, on a que 3 agents ici. L’autre, son enfant est malade. Il est en train de traiter ça à Macenta. Vous avez vu les distances que nous avons parcourues pour venir ici. La route est mauvaise. Donc, c’est ce qui est en train de jouer un peu par rapport à la surveillance des forêts et lorsque nous sommes venus, je me suis intéressé directement à la machine. C’est la tronçonneuse qui a été saisie et les exploitants aussi ont été arrêtés. Je vais les embarquer tous, on va partir là-bas, l’autorité compétente est là, ils vont les auditionner et voir ce qu’il y a lieu de faire ».

Pris la main dans le sac, le scieur clandestin dit être bien informé de l’interdiction de la coupe du bois. Mais par manque d’activités, il est réduit à cette pratique illégale. « Je suis désolé. Mais, c’est difficile pour nous. Car c’est à travers cette activité que je nourris ma famille. Sinon, nous sommes tous informés de l’interdiction. Je ne vais plus quand même reprendre. Je demande aux autorités de me pardonner », a plaidé le scieur.

 

De retour de Kouankan, Foromo Gbouo LAMAH pour Guineematin.com

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