Le président de l’UDRG (Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée) s’est prononcé ce samedi, 25 février 2023, sur la portée du procès du 28 septembre 2009 qui se déroule présentement devant le tribunal de première instance de Dixinn. Bah Oury a indiqué que ce procès est un gage pour prévenir de tels crimes en Guinée. Et, c’est parce qu’Alpha Condé (ex chef de l’Etat guinéen) ne voulait pas s’inscrire dans cette dynamique qu’il a refusé ce procès sous son régime. Il a tenu ces propos lors de l’assemblée générale hebdomadaire de son parti, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
Dans sa communication, Bah Oury a indiqué que le procès du 28 septembre 2009 est un engagement pour la non répétition des exactions contre les citoyens.
« Lorsque vous oubliez quelque chose, vous aurez tendance à répéter la même chose. Par exemple, le procès du 28 septembre 2009 qui est en cours, est-ce que c’est un procès par rapport à ceux qui sont à la barre ? Ce n’est pas seulement par rapport à cela. C’est pour prévenir que demain d’autres ne fassent pas la même chose. C’est pour donner un gage à l’ensemble de la société guinéenne que ce qui s’est fait, il faudrait que désormais que toute personne ou tout dirigeant qui fasse la même chose qu’il sache qu’il va se retrouver devant la barre au même titre que ceux qui sont devant la barre aujourd’hui. Donc, c’est un engagement ferme pour le présent et pour l’avenir que ce qui s’est fait ne peut plus être réédité. C’est-à-dire ce qui s’est passé ne doit pas se répéter et tout dirigeant qui violerait cela sache qu’il va se retrouver devant la barre dans n’importe quelle circonstance. C’est extrêmement important. C’est un engagement pour une non-répétition de ce qui s’est fait », a dit Bah Oury.
Selon le président de l’Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée, l’ancien président, Alpha CONDÉ, n’a eu aucune intention d’organiser le procès du 28 septembre 2009 pendant son régime. Bah Oury estime que les tueries qui ont eu lieu sous la gouvernance d’Alpha Condé se sont passées dans le même ordre que les événements du stade du 28 septembre en 2009.
« Le président Alpha Condé avait pris la résolution de juger l’affaire du 28 septembre 2009, et il ne l’a pas fait. Pourquoi ne l’a-t-il fait ? Est-ce que c’était les moyens matériels ou bien c’était des circonstances politiques ? Fondamentalement, la raison était ailleurs. Si vous jugez un fait et vous prenez la décision que ces faits doivent être jugés, c’est que vous-mêmes vous donnez un engagement que vous ne ferez pas la même chose, sinon le procès n’a pas de sens. Et, qu’est-ce qu’on a vu ? Peut-être pas à la même ampleur que le 28 septembre 2009, mais Galapaï, Zowota, Womé, l’axe Hamdallaye, N’Zérékoré (…), toute une série de tueries. Même le mois de novembre 2019, lorsque les gens reprenaient les corps pour aller les enterrer et qu’on ait des forces de l’ordre venir jeter des grenades lacrymogènes dans la mosquée, tirer et accroître encore le nombre de victimes. Tout cela à une échelle plus réduite, c’était plus ou moins ça qui s’est passé au stade le 28 septembre 2009. Et donc, le fait de rééditer cela veut dire que politiquement il (Alpha Condé) n’a aucune intention de juger. Et ceux qui sont en train de juger et d’engager la Guinée dans ce procès prennent de ce fait un engagement vis-à-vis de la Guinée et vis-à-vis du monde entier que s’ils font la même chose qu’ils sachent qu’ils pourront se retrouver devant la barre. C’est un engagement très ferme pour rompre définitivement la longue chaîne d’impunité qui a fait que dès qu’on arrive au pouvoir on oublie et on utilise les armes pour réprimer les populations et les réduire à néant. Un pas extrêmement important est en train d’être franchi et c’est l’une des conditions essentielles pour que les politiques de réconciliation nationale puissent être réalistes et effectives », a-t-il déclaré.
Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com
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