Vers la fête de fin de Ramadan : aucun engouement dans certains salons de Coiffure de Conakry

Dans quelques heures, les fidèles musulmans vont célébrer la fête marquant la fin du mois de Ramadan. Alors que les préparatifs vont bon train, ce n’est pas l’engouement dans les salons de coiffure de Conakry. De nombreuses gérantes de ces centres de beauté se roulent le pouce et expriment leur désarroi. Certaines d’entre elles, interrogées par un reporter de Guineematin.com, ont déploré le manque de clients dans une conjoncture de plus en plus compliquée.

Si l’année passée, les gérantes des salons de coiffure s’étaient frottées les mains, ce n’est pas le cas cette fois-ci. Les plaintes ne manquent pas.

Maladho Camara, maitresse

Maladho Camara, propriété d’un salon de beauté à Taouyah, dans la commune de Ratoma, se plaint de la rareté des clients. « La façon dont je vois les choses comme ça, je peux dire que l’année passée était mieux que cette année. Parce que l’année passée, quand-même à cette heure pareille, il y avait déjà beaucoup de monde. Mais cette année, jusqu’à présent, je ne vois personne. Tout le monde dit que c’est cher, qu’il n’y a pas d’argent. Même aujourd’hui, j’ai appelé une amie qui vient de me dire qu’elle est assise dans son salon là-bas, qu’il n’y a rien. Vous voyez combien de fois c’est dur ? Même mes clients favoris ne sont pas encore venus. Je ne sais pas s’ils viendront demain ou après-demain ; en tout cas, je n’ai vu personne d’abord. Moi, ça fait plus de 10 ans que je suis dans ce métier et je fais beaucoup de choses : brushing, maquillage, perruques…. Je dirai à toutes celles qui veulent se tresser de venir tôt et surtout venir dans mon salon ici parce que là, c’est tout mon souhait. Avec toutes les dépenses qu’on fait (eau, loyer), si les clients ne viennent pas, ça serait chaud », a-t-elle indiqué.

Garincha Zogbila, propriétaire du salon ‘’Yorobi’’

De son côté, Garincha Zogbila, propriétaire du salon Yorobi, dans la commune de Ratoma, demande au gouvernement de faciliter les choses. « Moi, c’est au gouvernement que je dirais de faciliter les choses. Si le pays n’était pas dur, ça ne serait pas comme ça. Mais tu as vu la conjoncture, ce n’est pas facile. Cette année et l’année passée, ce n’est pas du tout la même chose. L’année passée, à 5 jours de la fête, il y avait déjà plein de monde ici. Mais pour cette année, il ne reste que 2 deux jours, mais jusqu’à présent, il n’y a pas de clients. Mes clientes de l’année passée, il y en a qui ont déjà appelé, mais ils ne sont toujours pas venus. Il y en a d’autres qui n’ont pas appelé et ne sont pas venus. Je fais beaucoup de genres de coiffures ici. On fait les rastas, les pauses ongles, on fixe les cils, les maquillages, les pédicures et les manucures », a expliqué notre interlocuteur.

Maitresse Aïcha Camara, gérante d’un salon à Fodé Molaya

Aïcha Camara, gérante d’un salon à Fodé Molaya, situé dans la commune de Ratoma, dit que les femmes ne devraient pas voir le manque d’argent pour ne pas se rendre belle. « Il ne faut pas que les jeunes filles prennent le manque d’argent comme prétexte pour ne pas se rendre belle. Qu’elles viennent se rendre belles, car la première valeur de la femme, c’est l’hygiène et la beauté. L’année passée était mieux. Cette année, depuis qu’on a repris le boulot, on n’a vu personne ici, pourtant on fait tout dans ce salon (manucure, pédicure, maquillage), mais rien ne marche. Les clients pleurent parce qu’il n’y a pas d’argent et nous on paye ici un million de francs guinéens par mois comme frais de location. Il y a des jeunes filles qui ont l’habitude de venir, des femmes mariées aussi. Mais jusqu’à présent, on est à deux jours de la fête, mais on ne voit personne. Je dirai à toutes les jeunes filles de venir se rendre belles, même s’il n’y a pas d’argent », a-t-elle laissé entendre.

Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

Tél. : 621937298

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