Gestion de la mine d’or de Diaaka : le préfet de Mali a-t-il perdu la bataille contre la mairie de Balaki ?

La mairie de Balaki assure avoir remporté la bataille contre le préfet de Mali autour de la gestion de la mine d’or de Diaaka, située dans cette commune rurale. Le gouverneur de Labé aurait décidé de retirer complètement le premier responsable de la préfecture de cette gestion, qui revient désormais à la communauté locale, a appris Guineematin.com à travers son correspondant basé à Labé.

Vers la résolution de la crise qui entoure la gestion de la mine d’or de Diaaka, située à Bakaki, dans la préfecture de Mali. Saisi de cette affaire, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation a instruit le gouverneur de Labé de trouver une solution au problème, qui durait depuis plusieurs mois. C’est ainsi que le colonel Robert Soumah a reçu les parties concernées lundi dernier, 17 avril 2023, dans les locaux du gouvernorat de Labé pour tirer les choses au clair. Et à l’issue des entretiens avec le préfet de Mali, le colonel Manson Sangala Camara, et le conseil communal de Balaki, il aurait décidé de retirer le préfet de la gestion de cette mine.

Elhadj Simbara Keïta, maire de la commune rurale de Balaki

« Le gouverneur a rencontré en première position le préfet de Mali, avec qui il a eu un long entretien. Après, ce fut au tour de notre équipe. Le gouverneur est allé droit au but pour nous dire que l’exploitation artisanale et la gestion de la mine d’or de Diaaka reviennent exclusivement à la communauté. Il dit qu’à partir de là, le préfet n’a rien à voir dans cette gestion. Il reste notre tutelle, mais ne doit pas se mêler de la gestion des communautés. Toutefois, le gouverneur nous a demandé d’enterrer la hache de guerre avec le préfet. Et en ce qui concerne le montant que nous l’accusons d’avoir détourné (plus de 26 millions de francs CFA, ndlr), d’oublier cela et de privilégier la paix. Donc, nous ne pouvons que nous réjouir et remercier le gouverneur pour son implication dans la gestion de cette crise », a déclaré Elhadj Simbara Keïta, le maire de la commune rurale de Balaki.

Parlant de la nouvelle gestion de la mine d’or de Diaaka, il indique qu’un comité de veille sera mis en place à cet effet. Des propositions ont également été faites quant à la répartition des recettes qui seront issues de cette mine. « Pour qu’on soit en paix, des propositions ont été faites sur place par les autorités, notamment la mise en place d’un comité de veille, composé de six membres dont deux conseillers communaux avec la présidence, deux membres de Niafou et deux membres de Diaaka. Nous allons composer cette équipe et après dix jours, nous allons la soumettre au gouverneur pour l’entériner.

Quant à la clé de répartition des taxes issues de l’exploitation artisanale de la mine d’or, ils ont dit que le comité de veille doit avoir 10% du montant recouvré, le district de Niafou 15%, la commune rurale de Balaki 25%, les forces de défense et de sécurité 10%, la préfecture 40%. Mais à ce niveau, nous avons émis réserves, et nous avons sollicité qu’on inverse les choses. C’est-à-dire que la commune ait 40% et que la préfecture ait 25%. On attend la réponse à notre doléance. Ce qui reste clair, tout cela va rentrer en vigueur et devra être appliqué à partir de ce mois d’avril », a dit le maire de Balaki.

Joint au téléphone par Guineematin.com, le préfet de Mali a laissé entendre qu’il n’était même pas celui qui gérait la mine en question. Le colonel Manson Sangala Camara rejette aussi les accusations de détournement portées contre lui et charge à son tour le maire de Balaki.

« La gestion n’était même pas dans les mains du préfet. C’est quand le maire de Balaki est parti à Conakry que j’ai pris la responsabilité de mettre un comité de surveillance là-bas. C’est ce comité qui recueillait les miettes issues de la mine pour payer les contractuels et donner une partie à la mairie. Les documents se trouvent au gouvernorat de Labé et au ministère.

Maintenant, quand j’ai voulu vérifier la gestion passée du maire, il ne m’a pas donné satisfaction, je l’ai relevé de ses fonctions de point focal. C’est ce qui ne l’a pas plu. Sinon, s’il a des preuves que j’ai détourné un montant de plus de 26 millions de francs CFA, il n’a qu’à les montrer. C’est archi-faux, je n’ai détourné aucun rond. D’ailleurs, il a des dossiers en justice avec deux de ses parents portant sur un montant de 5 milliards de francs guinéens. Et cela, c’est avant mon arrivée à la tête de la préfecture, en septembre 2021. Nous avons trouvé ce problème là. En plus, le maire et un autre conseiller communal ont extorqué 12 millions de francs guinéens au district de Niafou. Donc, ils finiront par la justice », a dit le préfet de Mali.

 De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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