Convocation des imams par le gouverneur de Labé : « nous allons corriger cette erreur », promet Elhadj Badrou Bah

Comme indiqué dans une de nos précédentes dépêches, des imams ont été convoqués à Labé pour avoir célébré la fête de Tabaski le jeudi 29 juin 2023, et non le 28 juin, comme demandé par le secrétariat aux affaires religieuse. Alors que le spectre de leur transfèrement vers Conakry se précisait, un dénouement heureux a été obtenu grâce à plusieurs implications. Ils ont été mis à la disposition de l’inspecteur régional des affaires religieuses de Labé. Dans les échanges qui s’en sont suivis, Elhadj Mamadou Badrou Bah a prodigué des conseils aux concernés, notamment en ce qui concerne le respect des instructions de leur hiérarchie, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Parmi les sages convoqués, il y avait des imams et des citoyens de Diari centre, Popodara centre, Kouramangui centre (Labé), Bouroudji (Labé), Douka (Labé), Koula Maoudé (Labé), Koula Tossokéré (Labé), Diountou (Lélouma), Laafou (Lélouma)…

Elhadj Mamadou Badrou Bah, inspecteur régional des affaires religieuses de Labé

Dans son intervention, Elhadj Mamadou Badrou Bah a insisté sur le respect des instructions données par les autorités pour éviter des erreurs dans le futur. « S’il y a eu cette erreur et qu’une décision de vous convoquer est prise par les autorités au plus haut niveau, commençons par remercier le gouverneur. Pour la simple raison qu’il a accepté que le problème soit réglé au niveau local, sans le transporter jusqu’à Conakry. Si tel était le cas, on allait être ridiculisé par d’autres. Comme on se connait entre nous, vous comprendrez ce que je veux dire. Dieu merci, tous les imams auditionnés ont reconnu qu’ils ont commis des erreurs mais qu’ils présentent des excuses. Nous réitérons auprès des autorités, qu’au-delà de ces excuses présentées par ces sages, Labé ne sera pas la cause d’un quelconque trouble à l’ordre public dans le pays. Labé fait partie de ceux qui apaisent les tensions. Ce qui était prévu, c’est de rester jusqu’à demain (ce samedi, 1er juillet 2023, ndlr) pour qu’on poursuive les pourparlers avec le gouverneur. S’il nous autorise, nous allons regagner nos différents domiciles. Mais, nous allons solliciter auprès de lui, après tout ce qui s’est dit ici, de nous laisser rentrer. Nous allons, entre nous, continuer les échanges pour corriger cette erreur qui n’honore pas nos foyers islamiques », a laissé entendre Elhadj Mamadou Badrou Bah, inspecteur régional des affaires religieuses de Labé.

Plus loin, le religieux se réjouit de la disponibilité des imams et sages, suite à l’appel des autorités administratives. « La mobilisation que vous avez faite n’a rien à voir avec un acte qui a tendance à effrayer le gouverneur. C’est juste une façon de prouver que vous obéissez à l’invitation de l’autorité. Nous n’avons pas cette force de nous opposer aux autorités. Sachez que dans toute localité, il y a des endroits à vénérer. Mais ce qui reste clair, nous allons nous retrouver entre nous, pour prendre des dispositions concertées, car nous n’allons pas accepter que nos lieux à vénérer soient traités avec irrévérence. Si j’ai parlé avec un ton un peu élevé, c’est parce que je suis content du fait que le gouverneur nous a couvert, en empêchant que le Fouta soit ridiculisé par des ennemis. Le président de la transition, lorsqu’il est venu à Labé, il a dit qu’il reste à la disposition des sages du Fouta. Et si aujourd’hui il y a une erreur qui s’est produite au Fouta, nous lui présentons des excuses. C’est indépendant de notre volonté. Quand on parle du début du mois de ramadan, de la célébration de n’importe quelle fête, vous qui êtes là, vous êtes souvent consultés avant toute décision. Et nous allons nous retrouver pour que dans le futur, qu’on se donne des informations sur le début d’un mois lunaire ou la cessation des fêtes. Le président, le Colonel Mamadi Doumbouya a dit qu’il ne peut pas rendre la tâche difficile ou mettre la pression sur les sages du Fouta, mais il aime qu’il y ait la cohésion sociale et il souhaite que la loi soit respectée. J’espère que vous avez compris le message. Le reste, chacun va apprécier à sa façon », a lancé Elhadj Mamadou Badrou Bah.

Depuis Labé Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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