Capitaine Marcel Guilavogui à la barre : le Président Dadis m’a trahi

Capitaine Marcel Guilavogui

Comme annoncé précédemment par l’équipe de Guineematin.com déployée au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry, le Capitaine Marcel Guilavogui, est à la barre pour dit il déclarer ce qu’il a vu et vécu lors des évènements du 28 septembre.

Apparemment décidé à se défouler, le Capitaine Marcel Guilavogui a demandé d’entamer sa nouvelle déposition par une prière en Thomas sa langue maternelle.

« Ce n’est pas moi qui parle, c’est Dieu qui vit en moi qui me guide », a indiqué la nouvelle vedette de ce procès retentissant qui fait référence très longuement à Nicola Machiavel, à travers des écrits qu’il avait sous la main.

« C’est moi qui décidé devenir à la barre monsieur le Président pour dire la vérité. Je sais que d’autres ne vont pas apprécier ce que je dis. Parents, amis collaborateurs, militaires, j’ai perdu tout ce que j’ai sauf mon âme. Le Président Dadis m’a trahison. Ôtez l’habit de la peur pour porter celui de la sagesse et venez avouez votre responsabilité…Vous êtes au début, au milieu et à la fin de tout ce qui s’est passé au stade. Président Dadis, enlève moi ici. Je suis dans la 14ème année de prison. Je ne m’attendais à cette attitude de votre part. Dadis Camara, nous avons voyagé…vous la défense, vous ne connaissez pas Dadis plus que moi », a lancé le Capitaine Marcel Guilavogui, qui était pris pour menteur depuis le début de ce procès.

« J’ai gardé le silence pour voir comment chacun doit se comporter. J’ai gardé le silence pour ma propre stratégie depuis mon arrestation le 31 mars 2013. Si je disais la vérité, j’allais être tué par des gens pro Dadis qui étaient au pouvoir et qui suivaient ce dossier. Beaucoup de personnes ont disparu…

À la barre, je croyais que le Président Dadis allais venir demander pardon. Je ne suis qu’un subordonné et je n’ai bénéficie d’aucun acte de nomination. Je n’ai jamais bénéficié d’aucun poste. Le chef militaire prend ses responsabilités et assume ses erreurs. Je croyais que le Président Dadis allait assumer sa responsabilité avec sa garde parallèle. C’est une personne qui n’écoute pas les conseils. C’est ce qui a fait qu’il a perdu son pouvoir. C’est pourquoi j’ai pris la responsabilité de prendre mon stylo pour écrire et mettre en ordre. Je ne suis pas un homme à manipuler. Si non, le 3 décembre, j’allais prendre le pouvoir et diriger la transition. Demander n’importe quel militaire si Marcel Guilavogui est un voleur ou brigand. Je ne suis pas un homme criminel. C’est pourquoi j’ai décidé de dire la vérité. Le Président Dadis est le responsable de tout ce qui s’est passé au stade. Demande pardon au peuple et sortir par la grande porte », a prêché Marcel Guilavogui.

« J’ai perdu mon père qui scolarisé, je n’ai pas vu son corps. J’ai perdu ma tante, je n’ai pas vu son corps. N’écoute pas ces gens qui ne profitent que de tes gestes. Vous et moi, on a beaucoup travaillé pour avoir le pouvoir. Je n’expliquerai pas pas cela ici. Je suis choqué de vous voir rabaissé. Tu m’as trahi. Tu as suivi l’idéologie de Machiavel. Par ma formation, j’ai été nommé secrétaire du Bataillon spécial de Conakry ( BSC ou le camp Alpha Yaya Diallo). De par mon attitude, j’ai été surnommé par les hommes de rang, leur parrain. On ne peut pas mettre là-bas un fou ou brigand. A ce poste, tu es là régulièrement. Tu planifies et tu exécutés les ordres. Marcel est un modèle qui n’aime pas la trahison. Même ceux qui sont assis dans le boxe des accusés. Le Colonel Pivi le sait. Je l’ai gardé. C’est moi qui l’ai nommé Chef de village. Quand on venait l’arrêter au camp Alpha Yaya, c’est nous qui étions là pour les en empêcher… », a rappelé le Capitaine Marcel Guilavogui.

« Après quelque temps au BSC, j’ai décidé d’aller me former en charman. Je vais vous expliquer ici le mouvement de la prise du pouvoir, avant, pendant et après.

Je suis la clé du pouvoir de Dadis. Touba, la porte principale. Malgré tout, le Président Dadis ne l’a pas reconnu. Je suis l’un des plus grands travailleurs pour Dadis soit Président… Il est responsable.

De la prise du pouvoir. Marcel est un soldat. Après la formation, je fus affecté au camp Alpha Yaya. C’est pendant les révoltes des militaires, tous les magasins d’armement ont été détruits. Tantôt je suis avec les soldats, tantôt avec les chefs. C’est dans ça que le Capitaine Moussa Dadis Camara m’a reconnu au camp Samory, j’étais devant pour réclamer le bien pour nous. Il m’a conseillé et finalement, le Président Conte nous a satisfait. Chaque militaire a eu un million. Il a dit à Pivi, ce jeune, il faut l’amener. Coplan c’est son frère. Il partait à Lambanyi et recevait des miettes. C’est lui qui m’a cherché pour chez Dadis. Il m’a donné 200000 que je n’ai pas accepté. Je lui ai dit que je ne suis pas venu pour ça. C’est comme ça qu’il me donnait de l’argent pour partager aux militaires. On a travaillé durement avant qu’on ne parle du décès du Général Lansana Conté. Je devais partir en Union Soviétique où j’ai été le premier à être admis. Le Colonel de l’EMIA m’a annoncé les résultats avant les résultats. Mais on faisait des réunions et le Dadis ne voulais pas que je parte. On a trop souffert pour lui », révèle Marcel Guilavogui, qui veut se faire peau neuve devant le tribunal et surtout devant l’opinion qui n’avait plus de respect pour lui à cause de ses négations.

A suivre !

Abdallah BALDE pour Guineematin.com 

Tél. : 628089845

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