« L’huissier de justice et la bonne gouvernance juridique et judiciaire ». C’est avec ce thème que le colloque panafricain des huissiers de justice s’est tenu du 27 au 29 septembre 2023 à Conakry. Cette rencontre a été organisée par l’Union Africaine des Huissiers de Justice et Officiers Judiciaires et la Chambre Nationale des Huissiers de Justice de Guinée, en partenariat avec l’école régionale supérieure de la magistrature de l’OHADA. Au terme de cette rencontre panafricaine (qui a réuni 18 pays africains plus la France), plusieurs recommandations ont été adoptées par les participants, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Pendant ces trois jours de travaux en lien avec le renforcement des capacités des huissiers de justice, les acteurs de ce colloque ont déroulé dans leur agenda qui s’étale sur plusieurs thématiques. Ils ont particulièrement échangé sur le « rôle de l’huissier de justice dans le cadre de l’accès à la justice ; le déroulement reconnu des procédures judiciaires ; l’administration des preuves et le rôle transversal de l’huissier de justice ». Et, au terme de ces échanges, Me Harouna Sow, huissier de justice malien, a présenté les recommandations adoptées au cours de cette rencontre panafricaine des huissiers de justice.
« Les participants proposent que l’huissier de justice bénéficie de la formation initiale et soit astreint à une série de formations continues, obligatoires, annuelles dont le cursus et le syllabus seront déterminés par chaque Etat membre de l’Union Africaine des Huissiers de Justice. L’huissier de justice est un officier ministériel et public dont les actes font foi jusqu’à inscription de faux. Les participants recommandent qu’il soit soumis à un contrôle annuel de la conformité de l’exercice de sa profession vis-à-vis des lois et règlements et des dispositions statutaires. Que la profession d’huissier de justice ne saurait en marge de l’évolution de droit et de la société, les participants recommandent l’élaboration d’une stratégie de mutation des activités des huissiers de justice vers le digital. Mettre en place des écoles de formation dédiées à la formation initiale et continue tournée vers le monde digital est une nécessité. Les participants au colloque recommandent aux Etats d’orienter les formations universitaires de droit vers les nouvelles technologies de l’information et de la communication », a énuméré entre autres Me Harouna Sow.
Pour Me Seydouba Kissing Camara, ancien président de la chambre nationale des huissiers de justice de Guinée, cette rencontre montre que tous les huissiers du continent veulent s’engager dans la même dynamique.
« J’ai compris aujourd’hui qu’au niveau national, il y a un engagement au niveau des autorités. J’ai compris aussi qu’il y a un engagement au niveau de l’ensemble des huissiers de justice. J’ai compris qu’il y a un engagement et une solidarité de tous les corps professionnels de droits en Guinée ici. Mais, j’ai compris aussi qu’en Afrique tous les confrères africains, les huissiers du continent, veulent s’engager dans la même dynamique pour qu’on harmonise nos textes, et même les statuts. Je crois qu’il y a une solidarité qui est là, l’espérance est là, et nous avons partagé ensemble nos expériences et nous sommes très contents de tout ce qui s’est passé », a-t-il dit.
De son côté, le directeur du centre de la formation judiciaire, Alhassane Naby Camara, a fait savoir que cette rencontre a permis à l’ensemble de la famille judiciaire de mieux connaître le métier d’huissier de justice.
« On a parlé de l’accès à la fonction, on a parlé du défi de la fonction d’huissier de justice. J’avoue que la République de Guinée va garder longtemps ce beau souvenir d’avoir réuni l’ensemble des huissiers du continent africain et d’ailleurs. Alors, tout cela dans le cadre de la sécurité juridique et judiciaire de nos Etats. Ça a été vraiment l’occasion pour le ministère de la justice, pour l’ensemble de la famille judiciaire de mieux connaître ce que c’est le métier d’huissier de justice, connaître mieux le fonctionnement du métier d’huissier de justice et de tabler, de débattre les problèmes et les défis liés à cette pratique qui est un métier incontournable en ce qui concerne l’exécution des décisions de justice », a-t-il expliqué.
Pour sa part, Me Pierre Iglesias (qui est venu de la France) dit avoir tiré de ces trois jours de travaux la bienveillance et l’envie pour les huissiers de justice de faire évoluer cette profession.
« Merci pour l’accueil africain, guinéen. C’est vraiment exceptionnel. On est très content d’être là, on s’est énormément nourri par ce colloque, à travers les échanges qui ont été extrêmement brillants. J’ai tiré de cette rencontre, la bienveillance, l’envie de faire évoluer cette profession. Une profession magnifique que nous on exerce en France, mais vous la portez très haut et je suis vraiment fier d’être là », a-t-il indiqué.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
Tel : 620 589 527/664 413 227
