Intoxication de pêcheurs et de militaires : la Guinée, les USA et la France unissent leurs forces pour éradiquer la menace

Face à la menace grandissante des produits toxiques qui ont causé des brûlures graves chez des civils et des militaires guinéens en mer, les armées de la Guinée, des États-Unis et de la France unissent leurs forces pour protéger les personnes exposées. C’est dans cette dynamique que des avions, notamment l’ULM Tétras de l’armée guinéenne, le Beach raft King Air 200 des États-Unis, et le Falcon 50 de l’armée française, effectuent des missions de survol au-dessus de nos eaux territoriales, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon nos informations, depuis l’observation d’une pollution marine en avril 2023 en Guinée, un rapport d’étape a révélé que plus de 500 pêcheurs et des militaires ont été affectés, présentant des éruptions cutanées, y compris sur des zones sensibles. Les autorités locales ont immédiatement pris en charge ces malades, avec une coordination des services de santé. Le service des urgences du CHU de Donka, à Conakry, a mobilisé tous les moyens pour accueillir les malades.

Pour déterminer les causes de cette pollution, révèle une source bien informée, des missions sur le terrain ont révélé des flaques d’eau polluée, riches en substances nocives, situées à environ 74 km des côtes de Conakry. Des échantillons ont été analysées, notamment au laboratoire du Centre Régional de recherches en Eco-toxicologie et sécurité environnementale de Dakar, au Sénégal. Les résultats indiquent la présence d’hydrocarbures, de phénols, d’acide phtalique, de sulfates, d’aluminium et de fer, considérés comme irritants, responsables des brûlures observées. L’hypothèse d’un déversement d’eau de ballast contaminée par un nettoyage des cuves avec un détergent est privilégiée.

Le 21 avril, deux cas supplémentaires de brûlures ont été observés à 29 km des îles Tamara. Ce qui a entraîné une nouvelle mission de prélèvement. Les navires de recherche halieutique ont été mobilisés pour effectuer des missions en mer, avec des scientifiques à bord.

Les analyses des échantillons d’eau ont révélé des niveaux élevés de sulfates, de Molybdène, de phosphates, de nitrates, de nitrites, de métaux lourds, notamment du Titane, du Zirconium, du Manganèse, du Fer et du Strontium, ainsi que d ‘autres métaux, apprend-on.

L’ambassade des États-Unis a également contribué à la réalisation des survols de la Zone Économique Exclusive (ZEE) guinéenne pour localiser les nappes polluées. Plusieurs navires de transport de minéraux suspectés de déversement de produits chimiques ont été identifiés.

Enfin, des missions d’identification ont été menées dans les zones de transbordement des minéraux de bauxite du Rio Pongo. Des recommandations ont été émises, notamment l’évaluation de l’opportunité de poursuites judiciaires pour pollution marine et blessures. Ce qui a été officiellement lancé par le Ministre de la Justice en juin 2023.

Les enquêtes se sont également penchées sur des navires suspects, notamment le JIN HAI XING, le Costa 502 HI CHIP, et le Cape Apollo, révélant des inquiétudes quant à leurs pratiques et à l’absence de registres. Des mesures d’interdiction de quitter le territoire guinéen ont été recommandées en attendant les résultats des analyses et la mise en conformité des entreprises impliquées.

En outre, des campagnes de sensibilisation ont contribué à réduire les cas dans certaines zones, tandis que d’autres ont connu une augmentation inquiétante de maladies. Des experts internationaux ont également apporté leur soutien à la gestion de cette crise environnementale majeure.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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