« Il y a des centaines de Guinéens dans les prisons angolaises », témoigne Alhassane Cissé, rappatrié d’Angola

emblème d'AngolaAprès plusieurs mois de détention dans les geôles angolaises, 17 jeunes guinéens ont été rapatriés   dans des conditions des plus difficiles. Ils ont été reçus ce mardi 21 octobre 2014 par l’organisation internationale pour la migration (OIM) à l’aéroport international de Gbessia, en présence des autorités guinéennes.

Ces jeunes compatriotes ont été conduits à l’hôtel de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry où ils ont reçu leurs transports afin de regagner leurs familles respectives.  Guineematin.com  vous propose les témoignages de quelques jeunes qui ont accepté de nous parler de leur calvaire dans le pays de José Eduardo Do Santos.

« L’Angola n’est pas un pays fait pour nous les étrangers. Les angolais sont sans cœur, ils peuvent nous trouver là où on travaille et ils nous frappent voire même nous tuer… », a notamment dit Boubacar Baldé.

Parlant de son cas personnel, Boubacar a indiqué, « Moi, personnellement, on m’a trouvé à mon lieu de travail, ils m’ont demandé de présenter mes papiers, j’ai tout montré, mais malgré cela, j’ai été arrêté. Je n’ai emporté aucun bien avec moi. Et puis, la manière dont on te trouve, c’est comme ça qu’on t’amène en prison», explique Boubacar Baldé, qui attendait impatiemment son transport afin de regagner sa famille à Labé.

Concernant  son séjour  dans la prison en Angola, M. Baldé affirme : « Quand on t’arrête, personne ne viendra te chercher ! Même tes parents, s’ils viennent, on les emprisonne aussi. C’est vraiment difficile. Je regrette pourquoi j’ai été dans ce pays. En prison, on te bastonne, tu ne manges pas bien, il n’y a aucun mot pour décrire ce qu’on vit dans cet enfer… ».

Par ailleurs, Boubacar Baldé se préoccupe pour nos autres compatriotes qui sont encore très nombreux dans les prisons angolaises : « Là où j’étais, dans la salle 4, on peut compter plusieurs jeunes guinéens. Même si on propose l’argent pour sortir, les Angolais n’acceptent pas » précise-t-il avec une désolation qui se lisait sur son visage.

Pour sa part, Alhassane Cissé, âgé seulement d’une vingtaine d’années, explique sa galère : « en prison, j’ai souffert. Je ne mangeais pas bien et le peu qu’on nous donne ne suffit pas et ce n’est même pas bon. Il n’y a que 4 salles dans la prison où j’étais. Dans  chaque salle, tu peux compter plus d’une centaine de prisonniers. Et, quand on amène du manger, on se battait  pour l’avoir, tellement que c’était petit… ».

Pour le jeune Cissé (assis par terre dans la cour de l’université Gamal Abdel Nasser où séjournaient ces jeunes) indique qu’il ne suffit pas seulement d’avoir des papiers pour avoir la paix en Angola : «Quand on est étranger, ils vont chercher les voies et moins pour te créer des problèmes. On te trouve dans ta maison, dans ton lieu de travail, dans les rues, etc. partout on arrête les gens. Regardez-moi, je suis venu les mains vides, j’ai tout laissé là-bas. Même mon téléphone ils l’ont pris dans la prison »

De son côté, Thierno Ibrahima Kalil Djaby pointe un doigt accusateur sur certains guinéens naturalisés angolais qui, selon lui, poussent les bandits à attaquer d’autres guinéens : « Certains guinéens qui ont changé la nationalité contribuent à notre  souffrance. Ils poussent des bandits à attaquer d’autres. C’est un compatriote qui a appelé les autorités pour qu’on m’arrête. J’avais une somme en main, car je me débrouillais pas mal. Mais, c’est comme ça que j’ai été suivi et un beau matin j’ai été arrêté », a dit Kalil Diaby

Assy Diallo pour guineematin.com

 

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