Revendications de ce 1er mai : SMIG, prix du carburant, Ebola… Yamodou Touré à Guineematin

syndicat, COSATREG, ONSLGEn Guinée, l’unité d’action syndicale composée de l’Organisation Nationale du Syndicat Libre de Guinée (ONSLG), la Confédération Nationale des Travailleurs Retraités de Guinée (COSATREG) et la CONASOG, célèbrent, ce vendredi 1er mai 2015, la fête internationale des travailleurs dans l’enceinte de la mairie de Matam, a appris Guineematin.com dont une des journalistes est déjà sur les lieux.

Mais, avant la cérémonie officielle, Guineematin.com s’est entretenu au téléphone avec Monsieur Yamodou Touré, secrétaire général de l’ONLSG. Selon ce leader syndical, au cours des discours, les difficultés des travailleurs ainsi que certaines revendications seront  rappelées aux employeurs, notamment à l’Etat, principal pourvoyeur d’emploie en Guinée. Mais, la première difficulté des centrales syndicales, c’est qu’elles sont opposées, même sur les revendications qu’elles font souvent. « Depuis un certain moment, la classe ouvrière et le mouvement social sont divisés, nous allons faire ce meeting avec les trois autres seulement (COSATREG, ONLSG et la CEGEFOG, Ndlr), a dit le camarade Yamodou Touré, secrétaire général de l’ONSLG.

Seulement, Yamodou Touré pense que la division syndicale n’est pas une spécificité guinéenne, rappelant par exemple qu’en France chacune des centrales syndicales défilera de son côté, ce 1er mai 2015. « Mais, ça ne met pas le feu à la baraque en Guinée, à cause du niveau culturel et des dissensions liées aux susceptibilités épidermiques. Il y a une division qui ne dit pas son nom et qui n’a pas de justification. S’unir est une bonne chose. Mais, si nous ne sommes pas unis, chacun va défendre sa position devant l’employeur », précise Yamodou Touré.

Sur les conditions de vie des travailleurs guinéens, Monsieur Touré parle d’une situation délétère. « Les travailleurs guinéens sont dans des conditions de vie délétères, avec la crise sanitaire que nous connaissons, il y a trop de fermeture d’entreprises. Le chômage s’est accru », ajoute-t-il.

La crise Ebola, est une épidémie, donc intervenue de façon inattendue, rappelle monsieur Touré, avant de parler d’une autre difficulté à laquelle les travailleurs sont confrontés : l’absence d’un cadre de dialogue social institutionnel permettant des négociations sociales. A l’absence de ce cadre, le chef de l’Etat reçoit lui-même les centrales syndicales souvent. « Nous remercions le Président, car il nous reçoit de temps à autre, mais il le fait séparément », déplore-t-il.

Suite à la baisse du prix du carburant sur le plan international, le litre du carburant a été vendu à la pompe à huit mille (8 000) francs guinéens. Mais, l’unité d’action syndicale, composée de la COSATREG, ONLSG , la CEGEFOG  et la CONASOG , estimant que cette baisse ne profite qu’aux propriétaires d’engins roulants, puisque ça n’a pas concrètement favorisé la baisse du prix du transport, s’oppose à cette situation et demande plus de baisse du prix du carburant à la pompe.

« Dans notre revendication de ce 1er mai, nous mettrons un accent sur ça afin qu’on baisse encore le prix du carburant et que nous nous asseyons autour de la table pour faire la part des choses sur la répartition du prix du transport au niveau des différents tronçons de Conakry », confie à Guineematin.com monsieur Yamodou Touré.

Autres difficulté sur laquelle l’unité d’action syndicale compte revenir au cours de la journée de ce 1er mai 2015, c’est l’application du SMIG.  » Jusqu’à présent, le SMIG que nous avons adopté avec le gouvernement (440 000 GNF, environ 62 USD, Ndlr), jusqu’à présent, ce SMIG là n’est pas respecté », regrette Monsieur Touré.

A rappeler que le travailleur guinéen est l’un des moins payés de la sous région, notamment des ses voisins, à savoir la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, le Mali, le Sénégal  et la Guinée Bissau.

Thierno Amadou Camara
+224 622 10 43 78

 

 

 

Facebook Comments Box