Pour la présidence de l’AGEPI : Iboun Conté dévoile les 15 axes pour le réveil de l’AGEPI

Moussa Iboun Conté, journaliste, AGEPILa presse écrite a consenti d’énormes efforts  pour  être compétitive et responsable dans la collecte, le traitement et la diffusion de l’information  malgré les difficultés d’ordre logistique, matériel et financier, force est  de constater que ce sacrifice des journalistes de la presse écrite a peu  bénéficié du soutien de l’autorité de régulation des médias guinéens de même que  du gouvernement de la république de Guinée.

Les journalistes de la presse écrite payent  toujours d’un très lourd tribut dans la meilleure prise en compte des préoccupations des populations générales  dans la formulation et  l’évaluation des politiques publiques de développement.  Ce combat a débuté  depuis  le règne des hommes en treillis, peu enclins, à l’époque, à obéir aux injonctions des civils. Même si ce rôle de la presse écrite s’est    consolidé voire amplifié  à travers   le premier cadre juridique et institutionnel du secteur des médias en Guinée par le biais des lois L005/CTRN/22 décembre 91 et L006/CTRN /22 décembre 91. Cependant, de son analyse, il ressort que ce cadre juridique et institutionnel du secteur des médias est certes libéral dans son chapitre création mais très répressif dans son volet sanctions.

Moussa Iboun Conté, journaliste, AGEPIIl y a donc eu des détentions arbitraires des journalistes, des blessés graves et d’expulsion  parmi les journalistes  sous prétexte qu’ils ont diffusé les fausses informations dans leurs médias respectifs.

Lors de la tenue des premières élections pluralistes en Guinée, elle dénonçait d’ores et déjà les irrégularités ayant émaillé ce premier  scrutin pluraliste dans l’histoire du pays et alertait sur les dangers  que font planer sur le pays les envolées lyriques de certains acteurs étatiques  et leaders d’opinion.

Elle  épinglait opportunément les pouvoirs publics quand ceux-ci tentaient de museler les libertés individuelles et collectives, quand les intellectuels,  activistes,  les présidents et les cadres des partis politiques sont interpellés et écroués par les services de sécurité pour les délits, commis par voie de presse ou pas,  mais également elle n’hésitait pas à crier haro sur la promptitude avec laquelle, certains procureurs de la république, juges d’instructions et autres, font montre  en les plaçant sous le contrôle judiciaire, sans la moindre enquête.

La presse écrite  assume avec fierté et détermination  ce rôle  de sentinelle de la démocratie, de la lutte contre la corruption.  Cependant, si rien n’est fait,  elle va disparaître, assaillie par les maux suivants :.

  1. Les frais exorbitants d’impression des journaux,
  2. la cherté des intrants entrant dans la fabrication du journal,
  3. la non mise en œuvre de la convention de Florence, pourtant ratifiée par tous les pays membres de l’organisation des Nations Unies, l’arrivée massive de l’audiovisuel privé et  de jeunes journalistes fraîchement sortis des écoles de journalisme,
  4. l’absence du secteur privé dans la prise des actions dans le secteur de la presse écrite,
  5. l’inexistence d’une messagerie de la presse écrite à l’image de certains pays de la sous-région ouest africaine et du monde,
  6. l’absence d’un fonds de soutien au développement de la presse, différent de la subvention annuelle allouée aux médias guinéens,
  7. le manque de confraternité,
  8. l’étroitesse du marché de la publicité,
  9. la pression fiscale de la part de la Direction Générale de la Douane.

En 2001, le Conseil National de la Communication(CNC) a officiellement recensé 200 titres  même si ce sont   30 journaux (hebdomadaires, bimensuels et mensuels)  qui paraissent régulièrement suivant leur périodicité.

Dès lors  ce contexte commande  de procéder à un  diagnostic exhaustif des maux  qui anémient  la presse écrite pour d’abord mieux les cerner et ensuite les endiguer.

Nous mobiliserons donc  les pouvoirs publics, le secteur privé guinéen, ainsi que les partenaires techniques et financiers au développement du pays, du secteur des médias,  pour qu’ils s’impliquent au coté de l’AGEPI,  dans la résolution de ces problèmes à travers la mise en œuvre efficace et efficiente des axes suivants, réel gage du réveil  de l’AGEPI, devenue  moribonde, parce que détournée de sa vocation naturelle qui consiste à promouvoir et à défendre la liberté de la presse:

  • Faire le diagnostic institutionnel de l’AGEPI pour sa véritable mue (manuel de procédures comptables et administratives), préalable à l’accompagnement des bailleurs de fonds
  • Protéger l’AGEPI de l’annexion des puissances de l’argent à travers la coalition avec les organisations internationales de promotion et de défense de la liberté de la presse ;
  • Mener les actions de plaidoyer pour l’application de la convention de Florence sur la détaxe des intrants entrant dans la fabrication du journal.
  • Monter un projet et mener les plaidoyers locaux et internationaux  pour la création d’une société de distribution du journal papier et les points de vente à Conakry et à l’intérieur du pays ;
  • Solliciter l’appui de l’Unesco, de l’OIF, du PNUD, d’OSIWA, des ONG internationales pour la mise en place d’une imprimerie avec une centrale d’achat des intrants.

Subventionner les journaux pour améliorer la qualité de l’impression et leur tirage à 1000 exemplaires.

  • Encourager la participation du secteur privé dans le financement du journal papier à travers l’organisation d’une table-ronde à Conakry et dans les capitale régionale pour attirer le secteur minier  et privé dans l’investissement du journal papier;
  • Mettre en place un Fonds de Soutien au Développement de la Presse, en partenariat avec l’OIF, la Banque Mondiale, le PNUD et l’Union Européenne. But : Apporter aux différentes rédactions un appui technique par le renouvellement de leur matériel informatique et mobiliers du bureau ;
  • Assurer la remise à niveau permanente des journalistes sur la langue française, les genres et techniques journalistique, sur la confraternité, sur  le cadre juridique et institutionnel du secteur des médias en Guinée  en vue d’éviter la répénalisation des délits de presse;
  • Créer la mutuelle de la santé pour les journalistes, afin d’éviter la mendicité ambiante quand un journaliste tombe malade ou décède ;
  • Organiser annuellement la journée mondiale de la liberté de la presse pour la célébrer en dressant un état des lieux de son respect, de sa violation et des conditions idoines pou sa protection contre les abus des pouvoirs publics et des opérateurs économiques dont la propension naturelle à la fraude est de notoriété publique, de même que de célébrer  les meilleurs journalistes et meilleures  entreprises de presse écrite dans  la saine émulation ;
  • Faire participer des membres de l’AGEPI à des rencontres internationales des patrons de presse écrite;
  • Organiser des voyages d’études en Afrique pour un partage d’expériences avec certains pays similaires au nôtre ;
  • Cultiver l’esprit voltairien de Tolérance entre les journalistes par la promotion de la confraternité ;
  • Mettre en place un dispositif d’alerte et de mobilisation rapide en cas de périls réels ou supposés sur la liberté de la presse en Guinée par la réhabilitation du site web de l’AGEPI, de la création d’un groupe mail et les ‘’e-club’’ à travers l’Afrique et le monde ;
  • Initier les rencontres annuelles entre les entreprises de la presse écrite et le secteur privé guinéen  pour une évaluation du niveau de leur implication  dans l’investissement dans les entreprises de la presse écrite.

Vastes chantiers dont la mise en œuvre débutera par l’organisation des journées de plaidoyer sur le rôle majeur de la presse écrite dans l’accompagnement du processus de démocratisation de la Guinée en vue de remobiliser les ressources financières nécessaires à la résolution de ces problèmes majeurs, car il s’agira de revigorer la presse écrite.

Le gap sera comblé par l’apport des divers autres partenaires du secteur  des médias en Guinée et à l’étranger.

Tous, ensemble, pour le réveil de l’AGEPI.

 Le candidat, Iboun CONTE             

 

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