Fermeture de la carrière de Hérico : versions du sous-préfet, chef du secteur et citoyen

Justice_Paix_LéloumaL’exploitation d’une carrière de sable suscite des polémiques dans le district de Madina Birrwal, sous-préfecture de Hérico dans la préfecture de Lélouma, a appris Guineematin.com qui a échangé avec toutes les parties impliquées.

Exploitée de façon anarchique, comme d’ailleurs plusieurs carrières de sable du pays, la gestion de cette carrière de sable est de nos jours remise en cause par des citoyens de la localité.

« Nous avons une carrière de sable. Mais, malheureusement, la communauté n’en tire pas profit. Nous ne comprenons rien dans la gestion de cette carrière alors qu’étant une richesse commune, elle était censée être bénéficiale à tous », a déploré  au téléphone de Guineematin.com Thierno Madiou Diallo, habitant de la localité.

Reconnaissant les plaintes des citoyens, le sous-préfet de Hérico, Abdoulaye Souaré, a dénoncé la gestion du chef du secteur de Hollandè dans le district de Madina Birrwal avant d’annoncer d’ailleurs la fermeture de cette carrière jusqu’à nouvel ordre. « Les citoyens ont effectivement raison de se plaindre. L’année dernière, il y a eu exploitation. Mais, quand on a négocié, le chef du secteur de Hollandè avait pris l’engagement de verser  900 000 à la commune rurale et 500 000 francs guinéens au district. Mais, depuis ça, il n’a versé aucun franc. C’est la raison pour laquelle cette fois ci, on s’est rendu sur les lieux et on a interdit l’exploitation jusqu’à nouvel ordre. On doit même déployer un agent de sécurité sur les lieux », a dit le monsieur Souaré.

Accusé de gestion opaque, le chef du secteur, Amadou Saara, a pourtant soutenu une autre version des faits. «  Rien n’est statué dans cette affaire. Mais, je peux vous dire que des fois on verse 400 000 francs ou 500 00 francs au secrétaire  communautaire. Donc, les autorités ne peuvent pas nous dire que nous n’avons jamais déposé un franc dans ce sens. Certes, elles nous avaient demandé de verser un montant d’un million et quelque mille, mais on n’a jamais eu un tel montant. S’agissant du district de Madina Birrwal, on n’a pas assez d’argent nous permettant de déposer une somme au bureau du district. D’ailleurs, il fut un moment, c’est le chargé préfectoral de la géologie, un certain Béa, qui était venu ici. Et, avec lui, on a même travaillé. », a dit monsieur Amadou Saara.

Depuis le début de son exploitation, la carrière de sable dans le district de Madina Birrwal a enregistré deux morts, selon Thierno Madiou Diallo.

Bref, il serait important que les autorités compétentes puissent s’intéresser de plus près à ces exploitations de carrières et revoir les textes de loi régissant ce secteur. Surtout lorsque nous savons que l’exploitation des carrières de sable constitue une activité importante pour l’économie locale. Et, sa fermeture pourrait, au-delà de cette économie locale, perturber les travaux de construction des populations qui ont besoin de ce sable. 

De Labé, Yayé Aissata Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 03 66 65

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