Dubréka : les 38 mille hectares de mangrove sérieusement menacés

Forêt, Mangrove Dubréka est l’une quatre préfectures du littoral guinéen. A l’image des préfectures de Boffa et Boké, qui ont récemment été visitées par une mission parlementaire en charge de l’environnement, Dubréka présente une face inquiétante face aux changements climatiques, a constaté sur place  Guineematin.com à travers son envoyé spécial.

Après la rencontre avec les autorités préfectorales dans la matinée du mercredi 20 juillet 2016, les parlementaires, conduits par l’Honorable David Camara, par ailleurs président de la commission ressources naturelles, environnement et développement rural à l’Assemblée nationale, ont visité la zone de mangrove, de Copéré et de Dofili dans la commune urbaine de Dubréka, avant de se rendre au centre de recherche et de valorisation des plantes médicinales, lui-même, victime d’agression anthropique.

A la mairie urbaine, les députés ont échangé avec les responsables des collectivités, les représentants de la société civile, et des organisations non gouvernementales engagées dans la protection de l’environnement.

Dans une langue du tiroir, les parlementaires ont déploré l’état de la dégradation avancée de la mangrove, victime de multitudes d’agressions liées entre autres à la coupe abusive du bois, à la pêche artisanale, à la saliculture.

En tant que représentant du peuple, ils ont demandé aux populations de s’impliquer dans la protection de l’environnement et de s’impliquer activement dans le développement durable en prenant part à toutes les initiatives de protection de l’écosystème dans sa diversité.

Aux personnes qui s’attaquent au jardin botanique sous prétexte que le domaine les appartient, le chef de mission a souligné qu’il n’est pas tolérable que de tels agissements continuent et par conséquent, il est demandé à ces personnes d’arrêter de couper les essences forestières de cette forêt qui fait la fierté de toute la Guinée, notamment des scientifiques qui y mènent leurs recherches.

En outre, s’il est avéré que la plupart des projets sur le littoral comme univers sel ont clôturé, il a été demandé aux cadres et acteurs impliqués d’assurer la continuité dans un élan patriotique. Aux collectivités en charge d’initier des programmes de développement local, de répertorier tous les besoins de la population sans en mettant un accent particulier sur la protection de l’environnement.

Le vice-président de la délégation spéciale de la commune urbaine de Dubréka, Salifou Sylla Hidalgo, au nom des 167 478 citoyens, a souligné son engagement à d’avantage s’impliquer dans la lutte contre la dégradation de l’environnement. L’élu a exprimé le souhait que des textes d’applications du code des collectivités et de celui de l’environnement puissent être rédigés et mis à la disposition des collectivités pour faciliter la mobilisation des ressources locales et l’utilisation des compétences à la base.

Sous-préfecture de KhoriraA Khörira, une sous-préfecture également victime d’agression de son environnement, les honorables députés reçus par le sous-préfet Aboubacar Condé et le président de la délégation spéciale de la commune rurale, Lama Bangoura, ont échangé avec les populations sur les problématiques de l’environnement et demandé avec insistance leur implication pour le bien de tous.

Un appel qui semble tomber dans de bonnes oreilles, puisque les populations, ç travers leurs élus locaux ont, elles même énuméré des graves conséquences liées aux changements climatiques comme la baisse des pluies et la perturbation du calendrier agricole, les craintes d’assèchement des cours d’eau du bassin de Konkouré qui abrite l’essentiel des barrages hydroélectriques du pays, la rareté du poisson sur le marché, les difficultés d’exploitation des plaines agricoles de la mangrove et tant d’autres problèmes.

Pour y remédier, responsables et populations s’engagent à prendre à bras le corps la problématique de la lutte pour la protection de l’environnement.

Cette tournée dans la préfecture de Dubréka a été bouclée par la visite d’une carrière de granite à Gbantama et d’une poche de sable à Wassou. Si les exploitants des carrières sont de plus en plus conscients de leurs responsabilités dans la dégradation de l’environnement et apportent de mieux en mieux des solutions comme le reboisement et l’atténuation de poussière dans leurs carrière, les responsables de poches de sables traînent encore les pas.

Nombreuses carrières de sable sont laissées grandement ouvertes et des noms de grands opérateurs économiques et hauts cadres parfois militaires sont cités dans cette agression environnementale et impunément.

Pour l’honorable Alpha Mamadou Baldé, membre de la délégation, pour toute correction, l’Etat doit réactualiser le code de l’environnement qui n’est plus d’actualité et promouvoir l’éducation citoyenne à tous les niveaux de  la société guinéenne.

La délégation va boucler sa mission par la visite à Forécariah des installations de Forécariah Mining, une société minière qui exploitait le minerai de fer, mais qui a fermé, depuis et laissé les populations dans le désarroi généralisé.

Abdallah Baldé, envoyé spécial à Dubréka pour Guineematin.com

Tél : +224 628 089 845

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