Gaoual apprécie Alpha Condé : Aujourd’hui, tout le monde souffre ; même vous M. le procureur

Ouvert dans la matinée de ce mercredi 10 août 2016, le procès Ousmane Gaoual Diallo prend plutôt les allures du procès de la gouvernance Alpha Condé. Très politique, ce procès oppose un éloquent, téméraire et très cultivé député de l’opposition à des dirigeants du parti au pouvoir. N’ayant de souci évident que faire passer ses arguments, l’opposant transforme l’audience en tribunal de la gouvernance actuelle, a constaté Guineematin.com cet après-midi.

Le procureur a présent la parole : « Lui, je le poursuit sur la base de la mauvaise fois. L’exception veritas fais tomber la procédure. Nous, ministère public, nous estimons que nous le poursuivons sur la base de la loi. Demandez que vous acceptiez que nous puissions lire in extenso la déclaration du prévenu. Désormais, nous changeons de procédure », a fait savoir le procureur.

« Au terme de la lecture inextenso de votre déclaration vous avez reconnu vos propos ? » a interrogé le procureur de la République.

« Oui ! Mais, il y a un endroit où j’ai dit s’ils créent la violence, ils ne circuleront pas librement à Conakry », a répondu Gaoual.

« Monsieur Alpha Condé est qui pour vous, est-ce un Président de la République ? », a alors demandé le procureur, Sidy Souleymane Diaye.

« Cela dépend du moment, s’il se comporte comme un Président de la République, alors il l’ai. Mais, s’il se comporte comme chef d’un parti, on va le considérer comme tel. Un Président de la République qui va dans le siège d’un parti et tient des propos comme le chef du parti, on va le considérer comme tel », a répondu Gaoual

« Pourquoi vous n’avez pas répondu au chef de l’État par voie légale ? »

« Cette voie légale qui est la haute cours de justice, Monsieur le procureur, qui devrait être composée des députés comme nous, n’existe pas ! Où devons-nous alors déposer cette plainte ? Soyons clair, notre pays souffre. Vous souffrez, vous représentant du ministère public, ayez l’audace de le dire », a répliqué Gaoual.

Et, le procureur se fâche : « Comment je souffre ? C’est parce qu’il y a un minimum de liberté que vous osez me répondre de cette façon ! », a dit le procureur ! Puis, il l’interroge de nouveau : « Quelle appréciation faites-vous du Président de la République », interroge le procureur ?

« Mon appréciation est très négative, je ne pensait pas vivre ça sous le magistère de monsieur Alpha Condé. Aujourd’hui, tout le monde en a marre de lui, même nos adversaires d’en face », a répliqué Ousmane Gaoual Diallo.

« Vous auriez dû, en tant qu’homme politique, dénoncer l’économie, parler de gouvernance, mais pas traiter le Président de la République de criminel ambulant ? », lui dit le procureur de la République.

« Mais, d’abord, on a tellement dénoncé la corruption, les marchés de gré à gré ! Mais, lui même a dit qu’il n’écoute pas les radios, il ne va pas sur internet, il ne regarde pas la télé. Donc, il faut qu’on crie fort pour qu’il entende. J’ai été sidéré, choqué, lorsque j’ai vu Monsieur Alpha Condé rire devant les médias à la suite d’une manifestation politique organisée par l’opposition où on a enregistré des morts », a dénoncé le député de l’opposition…

À suivre !

Du TPI de Dixinn, Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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