Thierno Mamadou Diallo et Mamadou Djakaria Diallo sont en relation d’affaires depuis 2004. Mais, depuis quelques temps, les deux sont en conflit. Le second réclame au premier pas moins de sept (7) milliards de francs guinéens. L’affaire est entrain d’être jugé au Tribunal de Première Instance de Dixinn. Les deux protagonistes ont été entendus hier mardi 17 avril 2018, rapporte Guineematin.com, à travers un de ses reporters.
Appelé à la barre, le plaignant Mamadou Djakaria Diallo, opérateur économique de son état, résidant à Londres, est revenu sur les faits. « J’ai fait la connaissance de Thierno Mamadou en 2004, à travers un banquier. En 2004, nous avons décidé de nous associer pour mettre des entreprises en place. Puisque je suis à Londres et que je ne viens en Guinée que temporairement, nous avons décidé que je lui envoi des véhicules, à charge pour lui de les revendre et me reverser ma part. Malheureusement, il n’a jamais respecté les clauses de notre contrat. Entre-temps, nous étions associés à une plantation de 75 hectares qu’on a décidé de bâtir ensemble. Nous avons acheté le domaine et établi les titres fonciers. J’ai payé les frais d’établissement des titres fonciers avant de construire des bâtiments qu’il a mis en location à une société minière. Cette société payait en 2010 une somme mensuelle de 14 000 dollars. Mais jusqu’à ce jour, je n’ai reçu aucun sou de ce montant. En 2014, nous avons acheté un terrain conjointement, établi le titre foncier en notre nom et bâti une station d’essence. Personnellement, j’ai suivi le chantier pendant six mois avant d’aller à Londres. Il a profité de mon absence pour inaugurer la station derrière moi et signé un accord avec Shell. Depuis l’inauguration de la station, au mois de juin 2014, jusqu’aujourd’hui, je n’ai rien reçu encore comme argent », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, Mamadou Djakaria Diallo dit avoir été victime de son associé dans une affaire de parcelles. « Il les a revendues à d’autres personnes. En 2015, quand je me suis rendu compte qu’il n’a jamais respecté les clauses de notre contrat, j’ai consulté un avocat. Ce dernier qui m’a conseillé de dire à Thierno Mamadou de faire un document qui va répertorier tout ce qui s’est passé entre nous du début à la fin. Chose que j’ai décidé de faire. Nous avons donc établi un document appelé reconnaissance de dettes. Après cela, j’ai porté plainte ».
De son côté, le prévenu a rejeté les accusations portées en son encontre. Il dit avoir été plutôt trahi par celui qu’il considérait comme un frère. Selon lui, c’est banalement qu’ils se sont connus. « Un jour, je suis venu trouver Mamadou Djakaria Diallo devant un magasin, la tête baissée. Après avoir échangé avec lui, il m’a dit qu’il avait besoin de 35 millions de francs guinéens ce jour et s’il ne les obtenait pas, tout ce qu’il a cherché pendant les sept (7) dernières années partait à l’eau. Je lui ai dit de venir avec moi. Nous sommes allés à la banque, j’ai appelé mon exploitant Alseny Touré, qui est vivant. J’ai fait un chèque de 110 millions de francs guinéens, je lui ai donné 40 millions. J’ai acheté du ciment avec le reste », a dit Thierno Mamadou Diallo.
La confiance commençait ainsi à s’instaurer entre les deux. Ainsi, ajoute le prévenu, « quelques jours après, il m’a dit que le bien est toujours récompensé, il a fait partir mon premier garçon en Angleterre pour étudier. Moi aussi, à partir de là, tout ce qu’il me disait, je le faisais. Lorsqu’il est revenu, il m’a dit de l’aider à avoir des parcelles. Je lui ai dit que j’ai des parcelles à Bintouraya. Il dit qu’il n’a pas d’argent, qu’il souhaite que je fasse des papiers en son nom et qu’à son retour qu’il va me payer. J’ai dit qu’il n y’a pas de problème. Mais quand il est parti, il a eu des problèmes là-bas, on l’a mis en prison, Dieu sait ce que j’ai fait comme sacrifice pour obtenir sa libération. Il a dit qu’en 2004, lui et moi avons bâti une plantation, c’est faux. J’avais la plantation avant 2004. J’y ai fait des investissements de plus de sept milliards de FG. Son nom s’est retrouvé dans certains de mes documents parce qu’il m’a dit qu’il pouvait m’aider pour avoir des gens en Europe qui vont m’appuyer financièrement ».
Pour ce qui est de la station d’essence, Thierno Mamadou Diallo a dit que son associé a trouvé que « j’ai acheté le terrain et j’avais commencé à construire. C’est quand je suis tombé malade qu’il m’a assisté, et ça, il m’a dit qu’il a mis 400 millions de FG. Je lui ai dit que j’allais le rembourser, mais il dit non il faut qu’il ait 50% des recettes », a soutenu le prévenu.
Après ces débats, le président du tribunal Mangadouba Sow a renvoyé l’affaire au 15 mai prochain pour un transport judiciaire afin de faire une expertise pour connaitre la valeur réelle de la plantation. Par la même occasion, le juge a ordonné la comparution d’une vingtaine de témoins devant le tribunal.
Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
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