Depuis quelques jours, l’heure est à la déception dans les rangs de l’opposition républicaine, qui dénonce un manque de volonté du comité de suivi du dialogue politique inter guinéen, de faire face à ses revendications liées au contentieux électoral.
Revendications relatives à la restitution de ses suffrages annulés par les CACV au lendemain des élections locales du 04 février dernier. Les opposants menacent d’ailleurs de se retirer de ce comité et de reprendre les manifestations de rue. Car, selon Dr Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG, il n’y a pas de travail sérieux qui se fait au sein de ce comité de suivi.
Pour l’honorable Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, il est clair aujourd’hui qu’il n’y a aucune volonté réelle d’aller de l’avant, de trouver solution au contentieux électoral né de l’annulation de certains procès-verbaux de bureaux de vote favorables à l’opposition. Selon l’opposant, le comité de suivi se réunit juste pour faire semblant de dialoguer : « Pour le moment il n’y a aucune avancée, et les gens pensent que l’opposition doit rester au sein du comité de suivi juste pour que les gens viennent se rencontrer et prendre un coca-cola et un croissant, nous, on n’est pas allé là-bas pour ça.
Nous, nous pensons d’ailleurs que ce contentieux électoral ne devrait pas être un problème. Lorsque l’UFDG a prouvé, preuves à l’appui que les magistrats qui ont présidé les CACV ont violé la loi en falsifiant les résultats, dans un Etat qui se veut démocratique, la première décision qui devait être prise, c’était d’interpeller ces magistrats, les mettre devant leurs responsabilités et les sanctionner conformément à la loi. La deuxième chose, puisque c’est prouvé, c’est de rétablir la vérité des urnes en donnant les résultats sortis des urnes. On n’a même pas besoin de réunions pour ça », estime-t-il.
Et le président du groupe parlementaire de l’UFDG à l’Assemblée Nationale d’ajouter : « Evidemment, chaque parti dit avoir été triché, mais il revient à chacun de prouver la véracité de ce qu’il dit. Si l’UFDG prouve à travers les preuves qu’elle a été trichée et que d’autres partis ne parviennent pas à le prouver, on ne peut pas dire qu’on ne peut pas régler le problème parce qu’un autre parti ne l’a pas fait. Il ne s’agit pas seulement de dire qu’on a été triché, il faut aussi le prouver avec des preuves irréfutables, et c’est ce que nous avons fait. Donc logiquement, on devrait régler ce problème-là même pas au niveau du comité de suivi, mais parti par parti. Mais au lieu de ça, on met tous les partis autour de la table pour dire qu’on est au niveau du comité de suivi, pour moi, ça c’est de la mamaya pure et simple », a dit le parlementaire.
Fodé Oussou Fofana indique donc que l’opposition républicaine ne va pas rester indifférente face à cette situation : « Le président Cellou a été très clair. Si au cours de cette semaine rien n’est fait pour que nous ayons nos vrais résultats, si on ne nous rend pas ce qui nous a été volés, si on ne nous rétablit pas dans nos droits, la seule chose que nous aurons à faire, c’est de reprendre nos manifestations de rue et les poursuivre jusqu’à ce que nos revendications soient satisfaites. Dans quelle partie de la loi, il est dit qu’un président d’une CACV peut annuler un procès-verbal d’un bureau de vote ? Nulle part. Donc si la loi n’autorise pas les présidents des CACV de modifier les résultats et qu’ils les modifient, c’est qu’ils ont violé la loi.
Et nous n’allons pas accepter cela juste parce qu’ils sont des magistrats. Nous avons dit à nos représentants que si jamais on ne voit aucune volonté d’aller de l’avant cette semaine, nous allons descendre dans la rue. Maintenant ceux qui veulent qu’on reste au sein du comité de suivi, ils n’ont qu’à nous donner de bonnes raisons d’y rester. Pas seulement pour aller voir le visage de Bouréma Condé et écouter ses discours populistes, nous en avons ras-le-bol », a laissé entendre le vice-président de l’UFDG.
A noter qu’une nouvelle réunion du comité de suivi du dialogue politique est prévue le jeudi, 26 avril prochain pour parler du contentieux électoral.
Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com
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