Calvaire des usagers à Linsan (Kindia) : une aubaine pour les conducteurs de moto-taxi

Depuis l’effondrement du pont de Linsan, dans la préfecture de Kindia, les usagers de la route nationale n°1 Conakry-Mamou sont confrontés à un véritable calvaire. Et, ce Dimanche 08 Juillet 2018, la situation va de mal en pire. Une situation qui semble ravir les conducteurs de moto-taxi qui font fortune sur les souffrances des pauvres passagers, a constaté un des deux envoyés spéciaux de Guineematin.com à Linsan.

Depuis 14 heures ce Dimanche, l’accès au pont de la déviation qui servait jusque-là de passage au nombreux véhicules et camions en provenance de Conakry et Kindia pour l’intérieur du pays (ou inversement) a été interdit aux usagers. Cette interdiction spontanée serait dû à des travaux actuellement en cours sur le lit de la rivière pour, dit-on, créer deux voies afin de rendre fluide la circulation.

Seulement, loin d’être la solution, cette « mesure qui prendra fin à 20 heures » a entraîné de files interminables de véhicules remplis de passagers. Par crainte de passer la nuit sur les lieux, certains chauffeurs débarquent leurs passagers pour rebrousser chemin. C’est cas d’un chauffeur qui transportait des étudiants de l’institut vétérinaire de Dalaba à bord d’une voiture Renault 21. Il a pris soin de retourner le transport Mamou-Conakry à ses passagers, avant de démarrer en trombe son véhicule en direction de Mamou.

« Nous avons quitté Dalaba le matin. Quand nous sommes arrivés ici (à plus d’un kilomètre de la déviation de Linsan), on a été bloqué comme tout le monde. Notre chauffeur a dit qu’il ne va pas passer la nuit ici. Il nous a dit de descendre. On a protesté. Il a alors fait descendre nos bagages. Nous étions donc obligés de descendre du véhicule. Il nous a retournés sans peine le transport Mamou-Conakry », a confié l’étudiant Amadou bah, entouré de ses amis qui approuvent de la tête.

À l’image de ces étudiants (au nombre de neuf), plusieurs passagers actuellement bloqués à Konkouré (Dans la préfecture de Mamou), ont été débarqué par leurs chauffeurs.

Présents en grand nombre sur les lieux, les conducteurs de moto-taxi semblent ravis de cette situation de désespoir des usagers. En tout cas, ils font miroiter à ces derniers une contournante qui serait longue de 15 kilomètres pour atteindre Linsan.

Pour cette distance, les conducteurs de moto-taxi font payer entre 25 0000 GNF et 30 000 GNF par passager.

Actuellement (17 heures 33), beaucoup de passagers se prêtent à ce jeu dans l’espoir de trouver un véhicule disponible à Linsan et qui pourrait les mener à bon port à Kindia ou Conakry.

À suivre !

De Linsan, Keïta Mamadou Baïlo, envoyé spécial de Guineematin.com

 

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