Arrestation d’Elie Kamano et 12 autres à Guékédou : leur procès programmé le mardi prochain

À peine sorti de la maison centrale de Conakry, l’artiste reggae-man guinéen et leader du parti PGSD vient d’être écroué à Guéckédou, une préfecture située en région forestière, dans le sud de la Guinée. Élie Kamano et 12 autres de ses compagnons ont été arrêtés et conduits en prison hier, jeudi 02 janvier 2019. Et, selon le secrétaire général du PGSD, Fabien Bangoura, qui a été joint au téléphone par un reporter de Guineematin.com, Élie Kamano et Cie sont poursuivis de trouble à l’ordre public.

« On les accuse de trouble à l’ordre public. Mais, c’est faux ! Vous savez que Élie est un leader et quand il sort, il y a du monde… Donc, quand nous sommes allés récupérer nos instruments qui avaient été confisqués, les gens sont sortis parce qu’ils ont vu Élie Kamano. Ils l’ont acclamé », à indiqué Fabien Bangoura.

Revenant sur les causes de ces arrestations, le secrétaire général du PGSD dit que c’est la peur de voir du monde derrière Élie Kamano.

« Comme on nous a empêchés de faire notre concert les 29 et 30 décembre, nous sommes allés voir le patriarche de Guéckédou. Celui-ci nous a dit d’aller jouer Tènö… Mais, quand les autorités et les organisateurs du concert politique de la Makona ont vu la détermination des jeunes à nous accompagner, ils sont allés influencer le patriarche. Celui-ci, dans la peur, a fait communiqué qui a été lu à la radio rurale. Ce communiqué disait que le concert de Tènö est annulé et que Élie a accepté de jouer à Makona. Mais, Élie Kamano n’avait même pas été consulté… Seulement, les gens ne le savaient pas. C’est ainsi que le 1er janvier, les jeunes ont afflué vers Makona où la fête a commencé aux environs de 15 heures. Mais, à chaque fois qu’un artiste monte sur scène, les gens criaient Élie, Élie… Il semble même que les jeunes ont réclamé Élie et jeté des sachets d’eau sur le préfet qui tenait son discours de circonstance… Il y a eu de la pagaille, les gens se sont dispersés. Cela a choqué les autorités. Et, aux environs de 18 heures, on a reçu une convocation. Ainsi, ce 02 janvier, nous sommes allés nous présenter à la gendarmerie, le matin. Mais, les gendarmes nous ont dit que le dossier est plus fort qu’eux. Car, c’est un dossier politique. Et, pour se défaire du dossier, ils nous ont déférés à la justice… Une fois à la justice, le juge nous a dit qu’ils ont pris une décision. Et, cette décision, c’est de nous condamner. Ils ont pris les gars pour les amener en prison. C’est ainsi que mon leader (Élie Kamano) a dit que comme ce sont des enfants, il leur sera très difficile de faire la prison. Il a alors pris la décision d’aller avec eux en prison… », a expliqué Fabien Bangoura, tout en précisant que le procès de Élie Kamano et Cie est programmé pour le mardi prochain à Guéckédou.

À noter que depuis quelques temps, Élie Kamano et la femme de Jean Marc Telliano (le leader du parti RDIG) sont à couteau tiré à cause de la « fête de Makona ».

À suivre !

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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