Comme annoncé précédemment, le prix du pain a connu une hausse ce lundi, 27 janvier 2020, dans la ville de Conakry. Le prix de la baguette passe de 3 000 à 3 500 voire 4 000 francs guinéens. Cette situation est causée par un mouvement de colère des boulangers qui se plaignent de l’augmentation du prix des ingrédients qui rentrent dans la production du pain. L’annonce en a été faite ce lundi par Elhadj Alpha Oumar Sacko, président de l’Union Nationale des Boulangers et Pâtissiers de Guinée, dans un entretien accordé à notre reporter.
Selon notre interlocuteur, l’augmentation des dépenses liées à la production du pain est à l’origine de cette hausse du prix du pain. « Ça a commencé au cours du weekend précisément le vendredi, 24 janvier dernier. C’est les prix des ingrédients qui rentrent dans la production du pain qui ont beaucoup augmenté, que ça soit la farine, la levure et le fagot de bois. Ce qui a fait que les boulangers sont rentrés en colère le vendredi soir. Ils ont dit qu’ils vont augmenter le prix à 1000 francs. Donc, au lieu de 3000 francs guinéens, ils disent qu’ils vont revendre le pain à 4000 francs. Nous, on a dit que ce n’est pas bon pour la population. Parce que nous savons actuellement comment la population guinéenne vit. Il n’y a pas d’argent, ils ne peuvent pas payer une miche de pain à 4000 francs. On a prié qu’ils attendent qu’on rencontre les autorités avant d’augmenter. Ils ont dit non, qu’ils ne vont pas travailler s’ils n’augmentent pas les 500 francs. Et, on était obligé d’accepter… »
Parlant des difficultés et des conditions de travail des boulangers, le président de l’Union Nationale des Boulangers et Pâtissiers de Guinée a pointé aussi un doigt accusateur sur la sécurité routière qui rackette les transporteurs de fagots de bois entre Forécariah et Conakry. « Ce qui nous coûte cher aujourd’hui, c’est le fagot de bois. Le bois qu’on payait, 8 bâtons à 5000 francs, aujourd’hui on se retrouve à 3 bâtons à 5000 francs. Les bois viennent de Forécariah. Les chauffeurs qui les transportent, avant d’arriver ici, traversent 21 barrages. Partout ils payent l’argent. On avait dit au ministre de nous donner les moyens pour que nous-mêmes nous payons les bois pour les stocker ici dans les magasins comme point de vente, comme la farine. Parce que pour la farine, nous avons des magasins », a laissé entendre Elhadj Alpha Oumar Sacko.
Poursuivant son intervention, le président de l’Union Nationale des Boulangers et Pâtissiers de Guinée a ajouté que cette mesure va s’étendre sur tout le pays. « C’est toute la Guinée qui est concernée par cette décision d’augmentation du prix de pain. Nous sommes implantés dans toutes les 33 préfectures de la Guinée, les 7 régions et la zone de Conakry. Nous, on ne voulait même pas que ça augmente. Si voyez en 2010, le pain était revendu à 4000 GNF. Mais, depuis 2011, à l’arrivé du Président, le prix n’a pas augmenté. Malgré les manifestations, on n’a pas augmenté. Toujours, on continue notre travail malgré les attaques à main armée que certains boulangers subissent ».
Pour finir, Elhadj Alpha Oumar Sacko a fait savoir que le prix du pain pourrait revenir au prix initial si le gouvernement prenait en compte leurs revendications. « Si nous sommes accompagnés, il n’y aura pas de problèmes. Il n’y aura pas de raison qu’on ne revienne pas à l’ancien prix », a-t-il dit.
Une rencontre est prévue demain mardi, 28 janvier 2020, au ministère du Commerce entre les boulangers et le chef du département pour tenter de résoudre le problème.
Mohamed DORE pour Guineematin.com
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