La Guinée, château d’eau d’Afrique de l’Ouest, alterne les coupures d’électricité et le manque d’eau au robinet dans certaines localités, au grand dam des populations qui se demandent à quel dirigeant se vouer. La localité de Falloulaye, dans le district de Khalia, relevant de la commune rurale de Souguéta, à Kindia, n’échappe pas à cette triste réalité.
Depuis le vote controversé du 22 mars dernier, une coupure suspecte du courant électrique empêche le fonctionnement des forages de la localité, privant des milliers de citoyens d’eau potable, rapporte l’un des correspondants de Guineematin.com basé à Kindia
Le courant électrique est coupé dans la localité de Falloulaye depuis plusieurs jours, provoquant l’incompréhension chez les citoyens. La nouvelle a été confirmée par Thierno Alpha Barren Diallo, le vice-président du district de Khalia, qui accuse une mission venue de Kindia. « Nous avons des problèmes de coupure du courant dont nous ignorons la cause. C’est depuis le vendredi, 27 mars 2020, aux environs de 16 h, qu’une mission est venue de Kindia pour informer le gardien du site d’Electricité de Guinée (EDG). Les missionnaires ont dit qu’il y a une panne à Falloulaye ici. Ils ont dit au technicien de couper le courant. Pour nous, il y avait le courant. Ils on coupé… J’ai été appelé par mes citoyens qui m’ont dit effectivement qu’ils ont coupé le courant. En tant que responsable je suis allé demander au technicien du poste de la centrale. Il m’a dit qu’il ne sait rien. J’ai demandé aux autres s’il y a eu court circuit ou panne quelque part. Ils m’ont dit non. N’ayant pas eu de réponses, je suis allé rencontrer Mr le sous-préfet, puis les responsables d’EDG qui venaient de distribuer les factures de courant. Le technicien du poste d’EDG de Souguéta n’est également pas informé des raisons de cette coupure. A l’heure actuelle, les familles de notre localité souffrent beaucoup à cause de la coupure d’électricité. S’il n’ya pas de courant, il n’y a pas d’eau, c’est intimement lié ».
Pour sa part, Ismaël Diallo, chauffeur de profession, domicilié à Falloulaye, dénonce des raisons politiques pour justifier cette coupure d’électricité sur les lieux. « Selon moi, cette coupure dans notre secteur est due à des questions politiques. Lors des élections législatives passées, il a été décidé d’envoyer une caisse pour les urnes ici, comme d’habitude. En tant que premier responsable de l’UFDG à Souguéta, on a dit qu’il n’y aura pas de caisses parce que notre leader a dit qu’il ne participera aux élections. Nous avons refusé pour éviter des débordements, des casses ou des arrestations. Nous ne voulions pas d’histoires ici. On leur a dit de garder les caisses là-bas. En fin de compte, ils ne l’ont pas envoyé. Maintenant, après les élections, ils nous ont coupé le courant en disant que c’est une panne. Moi, je sais que ce n’est pas une panne. Le poste central du courant se trouve dans notre localité. Il n’ya jamais eu une telle panne chez nous. Si toute fois c’est une mission qui a quitté Kindia et dire qu’il y a une panne. Je ne serai pas d’accord. Nous sommes même partis informer les autorités qui nous ont dit qu’elles ne sont pas informées. Le technicien qu’on a demandé dit de ne pas en avoir connaissance… Nous demandons aux autorités de ramener le courant ».
De son côté, madame Oumou Hawa Diallo, ménagère à Falloulaye, a dit les difficultés de se procurer d’eau suite à cette coupure. « Le manque d’eau nous fatigue beaucoup ici. Nous qui n’avons pas d’enfants et des moyens, nous souffrons. Un bidon d’eau se négocie à 2500 GNF qu’on gagne à partir de Souguéta centre. On a l’habitude de gagner l’eau à partir des forages à travers les robinets. On nous a dit que le manque d’eau, c’est à cause de la coupure du courant. Depuis ce matin, nous étions à la source qui a tari. Nous demandons aux autorités de nous aider », a dit la bonne femme.
De retour de Souguéta, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com
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