Grandes puissances : après la grandeur et si c’était la décadence

La nouvelle crise sanitaire qui sévit dans le monde depuis le début de cette année a démontré que la mondialisation est plus qu’une réalité. Ce qui touche un seul pays peut toucher tous les autres. Parce que la mobilité est telle que les frontières sont devenues virtuelles. Même si leur fermeture constitue aujourd’hui un bémol.

Dans tous les cas, cette crise sanitaire a mis sur la place publique l’interdépendance des Etats les uns sur les autres. Elle a aussi mis à nue la vulnérabilité de certaines puissances qui se croyaient être totalement à l’abri de toute menace. Qu’elle soit d’ordre militaire ou sanitaire. Ces puissances ont travaillé pour se défendre en cas d’attaque militaire. La fameuse dissuasion nucléaire américaine, russe ou française n’a servie à rien contre cette épidémie. Les grandes puissances nucléaires sont aujourd’hui dans l’œil du cyclone à cause d’un ennemi invisible et qui était le moins attendu du monde.

Les « grands » de ce monde ont montré une extrême vulnérabilité. A l’exception de l’Allemagne,, relativement épargnée, 3 des pays parmi les plus industrialisés du monde, ont manqué de tout. Y compris de masques. Ce qui était inimaginable. Parce que ce qui est arrivé était imprévisible.

Devant leur vulnérabilité, la Chine a su profiter pour se remplir les poches. Le petit Cuba, victime des sanctions américaines depuis les années 60, est venu au secours de l’Italie. Pendant ce temps, au pays de l’Oncle Sam les gens meurent comme des mouches. Mettant à nue l’incapacité de la première puissance économique et militaire du monde à protéger ses propres citoyens. Ce géant – au pied d’argile devant cette pandémie – semble avoir atteint son apogée. Et comme tel, après la grandeur c’est le tour de la décadence.

Cédant ainsi la place à la grande et émergeante Chine. Comme l’avait écrit l’académicien français Alain Peyrefitte en 1973, « quand la Chine s’éveille le monde tremblera ». La grande Chine s’est éveillée. L’Amérique et ses valets européens sont en train de trembler devant l’empire du milieu. Le détournement par les Etats-Unis du matériel médical destiné à l’Europe sur un aéroport a fait sourire nombre d’observateurs. Ce sont ceux qui accablent la Chine de tous les péchés d’Israël qui font la queue pour lui acheter sa marchandise.

Après cette crise rien ne sera comme avant, promettent les dirigeants européens visiblement gênés devant leur incapacité à répondre aux besoins de leurs concitoyens. Les pays du nord en général et l’Europe en particulier, se rendent compte de leur vulnérabilité à cause notamment de leur politique néolibérale. En délocalisant leurs industries en Asie, à cause de la main d’œuvre moins chère, ils sont privilégié l’intérêt financier. Un salarié asiatique peut être payé à 300 Euros contre 4 000 pour un Européen occupant la même fonction. Raison pour laquelle les entreprises préfèrent délocaliser.

Gâce à leur politique d’industrialisation, les « Quatre Dragon » asiatiques, Corée du Sud, Hongkong, Singapour et Taiwan, ont désormais un niveau de vie sensiblement égal à celui des Européens. Selon la Banque mondiale, en 2030, le PNB par habitant du Singapour atteindra celui des Etats-Unis. Une belle revanche.

Habib Yembering Diallo pour Guineematin.com

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