Liberté de la presse : mis aux arrêts plusieurs fois, le journaliste Tidiane Diallo s’adresse aux autorités

Amadou Tidiane Diallo, journaliste
Amadou Tidiane Diallo, journaliste

L’humanité célèbre ce dimanche, 3 mai 2020, la journée internationale de la liberté de la presse. Interpellé au moins trois fois par les forces de l’ordre, Amadou Tidiane Diallo, journaliste reporter à L’Indépendant, au journal Le Démocrate et du site Objectif224.com, interrogé par Guineematin.com, est revenu sur sa mésaventure de ces derniers temps. Il a mis l’occasion à profit pour inviter les autorités à jouer leur rôle en assurant la protection des journalistes dans l’exercice de leur métier.

De plus en plus de journalistes sont empêchés par les détenteurs de la puissance publique de faire leur travail sur le terrain. Notre confrère garde un mauvais souvenir des forces de l’ordre. Il a été interpelé au moins trois fois alors qu’il était en pleine exercice de sa profession courant 2020. « Comme vous le savez, les journalistes ont toujours du mal à exercer leur profession sur le terrain, notamment en période de manifestations. Courant cette année, j’ai été arrêté 3 fois par les forces de l’ordre. D’abord le 13 janvier, j’ai été arrêté par les policiers à Dar-Es-Salam, alors que j’étais sorti pour couvrir une manifestation appelée par le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) qui avait appelé à des journées de résistance active. Là, mon crime a été que j’interviewais un citoyen qui disait avoir été victime d’un cambriolage de la part des forces de l’ordre. En pleine interview, les policiers sont venus m’arrêter et m’ont embarqué à bord de leur pick-up. Il a fallu plusieurs minutes de négociations avant que je ne sois libéré. La deuxième fois, c’était le 20 mars. J’étais sur le terrain de reportage en marge des journées de résistance appelées par le FNDC contre le double scrutin qui devait se tenir le 22 mars. J’avais donc été arrêté le 20 mars à Bambéto par des gendarmes à l’occasion d’une manifestation de jeunes. Après moult négociations, le commandant de cette équipe de gendarme a ordonné ma libération. Ma dernière arrestation c’était le lendemain, le 21 mars. Ce jour, après avoir couvert toute la journée des échauffourées entre jeunes manifestants et forces de l’ordre à Wanindara, je suis rentré me coucher à la maison jusqu’à 18 heures. Lorsque je suis sorti pour chercher à manger, je ne savais pas que des gendarmes m’avaient filé. Ils m’ont arrêté non loin de mon domicile à Bambéto. Ils ont récupéré mes deux téléphones, ils m’ont déshabillé et m’ont envoyé au rond-point de Bambéto. Après quelques minutes, ils m’ont embarqué à bord d’un autre pick-up pour la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) où j’ai passé la nuit. Donc je n’ai été libéré que dans la soirée du 22 mars après plusieurs tractations », a-t-il expliqué.

Amadou Tidiane Diallo, journaliste

Amadou Tidiane Diallo garde toujours en mémoire ces mauvais souvenirs dont il a été victime. C’est pourquoi il interpelle les autorités au plus haut niveau à faciliter le travail des hommes de médias. « Je profite de cette journée internationale de la liberté de la presse pour interpeller les autorités locales et celles au plus haut niveau de faciliter le travail des journalistes. Comme moi, beaucoup d’autres journalistes sont victimes des agissements des autorités civiles et militaires. Le dernier cas en date, c’est cette menace de mort proféré par le préfet de Boké à l’endroit des journalistes du groupe Hadafo médias. Je demande aux forces de l’ordre de collaborer avec les journalistes. Nous ne sommes pas leur adversaire. Nous sommes neutres, nous venons recueillir des informations, nous les traitons et les diffusons pour le public. Et pour cela, ils doivent plutôt assurer notre sécurité et non nous agresser », a-t-il conseillé.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

Facebook Comments Box