Délestages électriques : plusieurs métiers durement impactés à Conakry

La faible fourniture du courant électrique constatée actuellement à Conakry affecte négativement plusieurs activités économiques. Les menuisiers, soudeurs, vitriers et autres hommes de métiers se plaignent de plusieurs difficultés liées au manque de courant. Un reporter de Guineematin.com est allé à la rencontre de quelques-uns d’entre eux.

Depuis quelques semaines, maître Abdoudoulaye Diallo, menuisier basé au quartier Nongo, dans la commune de Ratoma, ne travaille pas comme il le souhaite. Avec la nette dégradation de la desserte du courant électrique constatée dans la capitale guinéenne, son activité a pris un sérieux coup. Aujourd’hui, il craint de ne pas pouvoir honorer les engagements qu’il a pris avec ses clients.

maître Abdoudoulaye Diallo, menuisier basé au quartier Nongo

« Cela fait plusieurs jours que le courant n’est pas stable ici. Et cela joue sérieusement sur notre travail parce que c’est grâce au courant que nous faisons beaucoup de travaux. Les clients viennent nous donner des contrats avec des avances de 3 à 4 millions francs, mais ils ne comprennent pas qu’on a un problème de courant. Eux, ce qu’ils connaissent, c’est leurs commandes. Si on ne met pas ça à leur disposition au délai fixé, on aura de sérieux problèmes », soutient-t-il.

Pour éviter justement des problèmes avec ses clients, ce menuisier fait recours à un groupe électrogène pour pouvoir travailler de façon régulière. Mais, cette solution aussi est très coûteuse pour lui. « Nous sommes obligés d’acheter du carburant pour faire tourner notre groupe afin qu’on puisse respecter les délais que nous avons avec nos clients. Mais ça aussi, c’est beaucoup plus couteux que les factures du courant, parce qu’on est obligé parfois d’acheter jusqu’à dix litres de carburant par jour. Ça c’est environ 100 mille francs. Et si on fait comme ça pendant 10 jours ou plus dans le mois, ça va coûter plus cher que la facture du courant électrique. Donc, c’est vraiment difficile de travailler comme ça », se plaint Abdoudoulaye Diallo.

Mamadou Yango Baldé, soudeur à Lambanyi

Mamadou Yango Baldé, soudeur à Lambanyi, rencontre les mêmes difficultés que son prédécesseur. Il dit souffrir énormément des délestages électriques. « Nous avons de sérieux problèmes ici avec le manque de courant. Pendant toute la journée, le courant ne vient pas. Et quand le courant vient la nuit aussi, on ne peut pas rester ici pour travailler à cause du couvre-feu. Les agents de sécurité viennent nous chasser en nous disant de rentrer dès qu’il est 21 heures. Et quand on allume le groupe électrogène, c’est non seulement couteux mais aussi le travail est très lent. Parce que c’est une seule personne qui peut travailler quand c’est le groupe qu’on utilise », souligne ce soudeur.

Aboubacar Sylla, vitrier à Simambossia

Les mêmes plaintes se font entendre chez Aboubacar Sylla, vitrier à Simambossia. Avec la panne de son groupe électrogène qu’il peine à réparer, il est obligé d’attendre le courant pour pouvoir travailler. « Actuellement, il y a un manque criard de courant chez nous ici. Une situation qui nous fatigue énormément parce que ça retarde beaucoup notre travail. Ce qui fait que nous avons souvent des problèmes avec nos clients parce que nous n’arrivons à respecter les délais fixés. Eux, ils ne comprennent pas qu’il n’y a pas de courant, tout ce qui les intéresse c’est le respect du délai fixé pour la livraison de leurs commandes. Donc, nous demandons au gouvernement de résoudre ce problème de courant le plus rapidement possible pour nous sortir de ce calvaire », a lancé ce citoyen.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél : 622919225

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