Lutte contre la drogue : « le cannabis et les valium sont les plus consommés à Conakry »

La journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic de drogue est célébrée ce vendredi, 26 juin 2020. Le Service d’Aide aux Jeunes en situation Difficile par la Drogue en Guinée (SAJED Guinée) a organisé pour la circonstance une conférence à son siège à Dabompa, dans la commune de Matoto. La démarche vise à sensibiliser sur la problématique de la consommation de la drogue et sur les moyens d’y faire face, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Conformément à la directive donnée par les Nations Unies, la journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic de drogue doit permettre aux pays et acteurs de la société civile de faire le bilan des activités réalisées sur le terrain. C’est dans cette optique que l’ONG SAJED Guinée, qui évolue dans le cadre de la prévention, le traitement et la réinsertion socioprofessionnelle des consommateurs de drogue, a organisé cette conférence de Dabompa.

Yamoussa Bangoura, coordinateur du SAJEG Guinée

Yamoussa Bangoura, coordinateur de l’ONG SAJED Guinée a fait savoir que la lutte contre la drogue interpelle plusieurs acteurs. « La lutte contre le fléau de la drogue est une lutte pluridisciplinaire et de grande dimension. Donc, sans une synergie d’actions entre tous les acteurs, on ne peut pas réussir face à ce fléau parce que les trafiquants de drogue sont des personnes de gros sous et de gros bonnets. Pour cette journée, nous avons mis l’accent sur l’information, la sensibilisation de la population sur la problématique de la drogue mais aussi parler de la coopération internationale sur le trafic de drogue. Nous demandons aux autorités de redoubler d’efforts en matière de lutte contre la drogue. Il faut de gros moyens pour lutter contre ce fléau », a-t-il indiqué.

Pour mener à bien cette lutte contre la drogue dans notre pays, l’activiste de la société civile demande à l’Etat d’adapter la loi sur la drogue au contexte actuel. « Nous menons des actions sur le terrain et nous avons besoin d’une politique de législation. Il faut que l’État nous aide à réactualiser la loi sur la drogue qui est devenue caduque en matière de lutte contre la drogue. Autre aspect, c’est de renforcer le mécanisme de prévention parce que, qui parle de la lutte contre la drogue, s’accentue sur la prévention à travers l’éducation, la sensibilisation et l’information », a dit Yamoussa Bangoura.

Dr Dalton Loua, Biologiste au centre de traitement du SAJED Guinée

Pour sa part, Dr Dalton Loua, Biologiste au centre de traitement du SAJED Guinée, a révélé les résultats de l’enquête qu’il a réalisée sur la consommation de la drogue en Guinée. « Pour mon enquête, j’ai pris un nombre de 208 personnes issues de toutes les couches de la capitale. Vous savez, dans la capitale Conakry, la consommation du cannabis a le taux le plus élevé chez les jeunes. Après le Cannabis, nous avons les valium qu’on appelle les psychotropes. C’est la deuxième drogue la plus consommée en Guinée aujourd’hui. Vous n’êtes pas sans savoir que c’est à cause des deux ou trois boules de Cannabis qu’il y a 99% des détenus à la maison centrale. Or, ceux-ci ne devraient pas être là. On doit couper la ligne, nous cherchons à couper la ligne. Quand je dis la ligne, c’est ceux qui font le trafic de drogue au sein de notre nation. Il faut que l’autorité nous vienne en aide, surtout l’OCAD, pour mettre fin à cette ligne de transit de drogue », a lancé Dr Loua.

Depuis la création du centre de traitement de l’ONG SAJED Guinée en 2018, 104 personnes tombées malades sous l’effet de la consommation de la drogue y ont recouvré leur santé, ont dit les responsables du centre.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel: 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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