Le ministre d’Etat, ministre des sports, de la culture et du patrimoine historique, a reçu hier, jeudi 20 août 2020, plusieurs artistes originaires du Fouta. Ces acteurs culturels sont venus échanger avec Sanoussy Bantama Sow autour d’un certain nombre de leurs préoccupations. Et le ministre s’est montré très rassurant en disant qu’il n’acceptera jamais que le Fouta (sa région d’origine) soit traîné dans la boue, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.
Organisée au centre culturel franco-guinéen de Conakry, cette rencontre a connu la présence de plusieurs artistes : musiciens, comédiens et paroliers, issus des structures USASPICA et CAEF. De son côté, Bantama Sow était accompagné de ses homologues Mamadou Taran Diallo (ministre de l’unité nationale et de la citoyenneté), Boubacar Barry (ministre du commerce), Pr Amadou Bano Barry (ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation), ainsi que plusieurs autres cadres de l’administration originaires du Fouta.
Prenant la parole, Mamadou Maz Diallo, le président de la CAEF (coordination des artistes émérites du Fouta), a rappelé que malgré leur talent, la plupart des artistes guinéens ne vivent pas encore de leur art. Une situation qui, selon lui, doit interpeller tous les acteurs concernés. « La Guinée est un scandale géologique, c’est vrai. C’est le château d’eau de l’Afrique l’ouest, cela aussi est vrai. Mais surtout, c’est un berceau culturel, une source d’inspiration intarissable ou convergent une mosaïque d’artistes de talent et de taille mondiale.
Mais la question que l’on pourrait se poser, c’est pourquoi tous ces artistes avec toutes leurs prouesses, traînent encore les pas loin derrière leurs homologues africains sur le plan économique et continuent à vivre dans la précarité ? N’est-il pas un paradoxe de mourir de soif au bord du fleuve ? Cette question suscite une réflexion collective », a-t-il dit, avant de rappeler le rôle important des artistes dans un pays. « L’artiste, c’est le baromètre de la société. Il contribue au rayonnement et à l’équilibre de l’humanité. C’est un messager qui joue le rôle de conseiller, de médiateur, de rassembleur et de réconciliateur. C’est pourquoi nos concitoyens et nos dirigeants doivent nous écouter. C’est dans l’intérêt de tous ».
Par ailleurs, Mamadou Maz Diallo a présenté quelques requêtes de sa structure à l’endroit du gouvernement guinéen. Il s’agit entre autres, de « la fixation du tarif de spectacle à 5 millions de francs guinéens à l’agence guinéenne de spectacles pour une durée de 5 ans au moins ; l’organisation de la journée nationale de la culture ; la révision du contrat d’assurance avec NSIA pour prendre en compte les personnes dont l’âge dépasse 60 ans ; la subvention des groupes affiliés à la CAEF (coordination des artistes émérites du Fouta) ; la révision des salaires des artistes au BGDA… ».
En réponse, le ministre des sports, de la culture et du patrimoine historique a exprimé sa satisfaction par rapport à la mobilisation de ces artistes. Sanoussy Bantama Sow a laissé entendre que cette rencontre n’était pas culturelle, mais purement politique. « C’est avec beaucoup de joie que nous avons reçu ces artistes. Ils nous ont demandé à rencontrer le président de la République pour lui signifier leur soutien indéfectible. La rencontre d’aujourd’hui n’a rien à voir avec le ministère des sports, de la culture et du patrimoine historique.
C’est une rencontre politique. Ils sont venus rencontrer le ministre d’Etat, Bantama Sow, qui originaire de Fouta. Et je leur ai dit que nous, nous ne pouvons pas dans un camp et accepter que le Fouta soit traîné dans la boue. Ceux qui pensent que nous pouvons être dans un camp et accepter que le Fouta soit traîné la boue et maltraité, ils se trompent. Notre présence dans le gouvernement du professeur Alpha Condé doit rassurer les uns et les autres pour dire que nous sommes leurs représentants dans ce gouvernement », a-t-il déclaré.
En ce qui concerne les requêtes des artistes, le ministre leur a demandé d’abord d’aller se recenser au BGDA et être membres du BGDA. « Ceux qui veulent avoir de l’assurance médicale, nous leur demandons d’aller au BGDA, avoir une carte et payer la part qui leur revient. Le reste, c’est l’Etat qui paie. L’Etat ne peut tout payer, il paie une partie. Et les artistes eux aussi, n’ont qu’à fournir un peu d’effort pour payer l’autre partie », a suggéré Bantama Sow.
Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com
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