Me Bea parle de Foniké Menguè au juge Charles Whrith : la brillante plaidoirie de l’avocat du FNDC

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Maître Salifou Béavogui et Oumar Sylla, dit Foniké Menguè

« Monsieur le président, vous avez à côté de vous un procureur qui est prêt à tout sauf faire de bonnes choses. Monsieur le président, n’acceptez pas d’être sali par le procureur de la République près le Tribunal de Dixinn… On peut tuer dans la commune de Ratoma, le procureur ne dira pas un seul mot. Une centaine de personnes ont été tuées. Le procureur n’a trouvé aucun coupable. Mais, lorsque des honnêtes hommes comme Oumar Sylla, dit Foniké Menguè, se permettent de dénoncer un peu les maux dont souffre notre pays, ils sont inquiétés. C’est une honte ! »

Depuis la matinée de ce vendredi, 21 août 2020, les plaidoiries dans le dossier ministère public contre Oumar Sylla, alias Foniké Menguè se poursuivent au tribunal de première instance de Dixinn. Après maîtres Mohamed Abou Camara, Adama Salomon, Kerfala Soumah, Me Thierno Souleymane Baldé, c’est un autre brillant membre du collectif des avocats de la défense qui est passé. Connu pour sa verve, ses piques contre les poursuivants de ses clients et ses belles rhétoriques, Salifou Béavogui s’est encore fait admirer face au juge Alphonse Charles Whrith.

Le brillant avocat a commencé par se réjouir de la conduite de ce dossier sous la présidence du juge Alphonse Charles Whrith. « Je souhaite, monsieur le président, que ce dossier puisse vous éviter le malheur. Au contraire, je souhaite qu’il vous procure le bonheur. Nous avons l’impression que ce sont les valeurs du magistrat Kélèfa Sall (ancien président de la Cour constitutionnelle) que vous défendez. Je remercie la présence du coordinateur national du FNDC, qui est présent en dépit du fait qu’il soit endeuillé par le décès de sa mère.

Ce que nous dirons va dans le sens de la défense de notre client. Aujourd’hui, vous avez sur votre table le dossier ministère public contre Oumar Sylla, dit Foniké Menguè, activiste de la société civile.

Monsieur le président, nous condamnons les procès interminables, les déportations vers des camps militaires. Monsieur le président tout cela a lieu à cause de la volonté prêtée à Alpha Condé de se maintenir au pouvoir.

Monsieur le président, la constitution dit qu’en aucun cas le président de la République ne peut faire plus de deux mandats. Monsieur le président, il se trouve que ce qui n’est plus un secret de polichinelle, que le président de la République actuelle est à son second et dernier mandat. Mais, très malheureusement, les soutiens d’Alpha Condé continuent d’organiser des cérémonies, des grandes rencontres pour appeler celui-ci à se maintenir au pouvoir. Pour convaincre de sa volonté de se maintenir au pouvoir, le président de la République a organisé avec toutes conséquences que cela a occasionné le référendum visant à changer la constitution afin de continuer à diriger le pays. C’est donc pour toutes ces raisons que le FNDC qui a compris très tôt les intentions du président de la République a initié le slogan Amoulanfé et organisé plusieurs manifestations. Plusieurs personnes ont été interpellées, tuées et d’autres croupissent jusque-là dans les prisons comme c’est le cas avec notre client qui a été kidnappé depuis plusieurs mois.

Monsieur le président, je ne souhaite pas que le décret qui sortira après votre décision vous laisse ici. Je souhaite qu’après ce dossier, vous ayez une promotion.

Monsieur le président, vous aimez votre travail, nous vous aimons. Nous ne souhaitons pas que ce procureur vous induise dans des erreurs comme il l’a fait avec les autres magistrats qui vous ont présidé ici ; et, qui, aujourd’hui, n’ont plus de point de chute.

Monsieur le président, rendez une bonne justice, en libérant Oumar Sylla, dit Foniké Menguè. C’est un honnête homme. Il est le prisonnier du procureur. Libérez-le !

Monsieur le président, vous avez à côté de vous un procureur qui est prêt à tout sauf faire de bonnes choses. Monsieur le président, n’acceptez pas d’être sali par le procureur de la République près le Tribunal de Dixinn.

Monsieur le président, on peut tuer dans la commune de Ratoma, le procureur ne dira pas un seul mot. Une centaine de personnes ont été tuées. Le procureur n’a trouvé aucun coupable. Mais, lorsque des honnêtes hommes comme Oumar Sylla, dit Foniké Menguè, se permettent de dénoncer un peu les maux dont souffre notre pays, ils sont inquiétés. C’est une honte !

Monsieur le président, chacun peut un peu. Vous êtes jeune. Continuez à vous inscrire dans la belle histoire écrite par certains de vos prédécesseurs. Moi, je sais qu’après ce procès, vous aurez une promotion. Moi, j’ai été séduit ; et, moi, on me séduit une seule fois.

Monsieur le président, les choses changent. Les opposants d’aujourd’hui seront les dirigeants de demain. Du début à maintenant, les dispositions de la procédure de notre client n’ont jamais été respectées. Monsieur le président, je sais que pour ces genres de dossiers, vous subissez des pressions de toutes sortes ; mais, je voudrais que vous disiez le droit. Rendez un jugement juste.

Monsieur le président, dites le droit dans ce dossier. Notre client est victime d’un acharnement judiciaire. Monsieur le président, dès que ce projet de 3ème mandat a été évoqué, trois blocs se sont formés. Un qui veut le 3ème mandat pour Alpha Condé, le deuxième qui dit Amoulanfé, et l’autre dit c’est entre vous. Tous ces trois blocs ont tenus des propos plus ou moins dangereux. Mais, aujourd’hui, ceux qui soutiennent le projet de 3ème mandat sont dans le luxe. Ils ont des véhicules, ils sont devenus des milliardaires.

Dans ce groupe certains ont dit qu’ils étaient au Liberia et qu’ils savent faire la guerre. Mais, ceux-ci ne sont jamais inquiétés. Ce sont les honnêtes hommes comme monsieur Oumar Sylla qui sont inquiétés. Monsieur le président quel que soit la durée d’un mensonge, la vérité finira toujours par triompher. Notre client est un jeune, en plus d’être un intellectuel, il est d’une famille aisée. C’est le richissime homme d’affaire Mamadou Sylla qui est son grand frère. Il a décidé de tout laisser pour se consacrer à ce combat contre un 3ème mandat parce qu’il sait que c’est un combat noble. Notre client a dit ce que tout le monde connaît déjà. Il a dit que le président de la République veut utiliser la Covid-19 pour dérouler son programme de 3ème mandat. Et, si vous vous rappelez, après la première rencontre des députés au Palais, deux d’entre eux ont été testés positif au Coronavirus. Un d’ailleurs en est décédé. Donc, cette rencontre des députés a été une menace grave pour la santé publique. Et, donc, les informations données par Ounar Sylla, dit Foniké Mengué, sont avérées.

Monsieur le président, monsieur Sylla n’a pas sa place ici ! C’est un dossier politico-judiciaire monté contre lui. Monsieur le président je vous prie, conformément à l’article 537 (du code portant cybercriminalité, NDLR), de libérer purement et simplement notre client », a-t-il dit.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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