Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) vient d’apporter une aide juridictionnelle au barreau de Guinée. Cet appui vise à faciliter la défense des mineurs en conflit avec la loi dans notre pays. C’est le conseil de l’ordre des avocats de Guinée qui l’a annoncé au cours d’une conférence de presse ce mercredi, 2 décembre 2020, à Conakry, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.
Selon maître Koné Aimé Christophe Labilé, secrétaire général du bureau de coordination du projet, ce partenariat entre l’unicef et le barreau de Guinée est parti d’un constat peu reluisant sur la situation des enfants en conflit avec la loi en Guinée.
« L’Unicef, qui a pour mission de défendre les droits des enfants, a constaté que le plus souvent, les enfants qui sont en conflit avec la loi ici ne sont pas assistés par les conseils des avocats. C’est dans ce cadre qu’ils ont approché le bâtonnier pour lui demander s’il est possible d’établir un partenariat.
Et, le bâtonnier a saisi cette occasion. Parce que nous qui sommes sur le terrain, nous voyons souvent la difficulté que certains justiciables éprouvent, à plus forte raison ceux qui sont mineurs. C’est ce qui nous a amenés à signer ce partenariat. Il concerne seulement les enfants mineurs. Puisque le domaine d’intervention de l’unicef, c’est de l’enfance jusqu’à l’âge de 18 ans révolus.
Alors, ce projet va aider tous les enfants qui sont en conflit avec la loi qui ne disposent pas de moyens substantiels pour se permettre de prendre un avocat. On va les assister pour la défense de leurs intérêts. Tous les enfants qui ont besoin d’un avocat, qu’ils soient mis en cause, qu’ils soient témoins ou victimes, ce projet-là va les assister », a expliqué l’avocat.
Pour la première phase de ce partenariat, qui va durer trois mois, l’unicef octroie une aide juridictionnelle d’une valeur de 240 millions de francs guinéens au barreau de Guinée. C’est à l’issue de cette phase, et en fonction du rapport qui sera produit par les avocats, que l’institution onusienne jugera de la nécessité de poursuivre ou non le projet. Et, le barreau de Guinée compte respecter ses engagements pour pérenniser ce partenariat.
« A partir de demain, jeudi 3 décembre 2020, il y a une session de formation qui commence au centre de formation ici. Cette formation va s’étendre jusqu’au 5 décembre. A l’issue, 50 avocats seront constitués pour prendre en charge les dossiers des enfants qui sont en conflit avec la loi. Ce nombre pourra augmenter au fur et à mesure. C’est un début. L’Unicef compte rester avec le barreau tant que le programme sera respecté, tant que les engagements seront tenus. Et, nous comptons tenir ces engagements puisque c’est une sorte d’aide juridictionnelle », a assuré maître Djibril Kouyaté, bâtonnier de l’ordre de l’ordre des avocats de Guinée.
Me Kouyaté souhaite que l’Etat guinéen aussi emboite le pas à l’Unicef en apportant une aide juridictionnelle au conseil de l’ordre des avocats. « Si jusqu’à aujourd’hui les avocats ne tendent pas leur défense pour couvrir tous les citoyens, c’est parce que le barreau ne bénéficie pas d’aide juridictionnelle comme dans les autres pays. Au Sénégal tout près, le gouvernement donne chaque année 500 à 600 millions de francs CFA au barreau pour permettre au barreau de constituer des avocats d’office et les mettre au service des justiciables (…)
Ici, on parle d’accorder la subvention au barreau, mais je crois que le barreau a plutôt besoin de l’aide juridictionnelle de la part de l’Etat. C’est ce qui permettra aux avocats d’aller dans les coins les plus reculés de la Guinée pour défendre les citoyens. Donc nous, nous pensons que c’est un début et nous souhaitons que le gouvernement guinéen emboîte le pas à l’Unicef », a dit l’avocat.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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