Labé : la commissaire de police Aïssatou Barry appelle les femmes à se lever pour « arracher leurs droits »

Commissaire Aïssatou Diouldé Barry, commissaire centrale adjointe de Labé

Comme annoncé précédemment, à l’instar des autres pays du monde, la Guinée a célébré ce lundi, 08 mars 2021, la journée internationale des droits des femmes. A cette occasion la commissaire centrale ajointe de Labé a invité les femmes à plus de courage dans le combat pour leur autonomisation et de se lever pour arracher leurs droits. Cette officière de la police nationale a aussi encouragé ses consœurs à profiter des privilèges que leur confère la loi pour intégrer les forces de défense et de sécurité pour briser le cycle des préjugés qui fait croire que ces corps sont réservés uniquement qu’aux hommes.

Dans cet entretien qu’elle a accordé au correspondant de Guineematin.com à Labé, la commissaire centrale adjointe de police Aïssatou Djouldé Barry, ne s’est pas bercé d’illusion. Elle n’a non plus présenté un mirage aux femmes auxquels elle invite au travail. Car, pour celles qui sont encore au foyer, l’officière de police conseille de bien prendre soin de leur ménage. Et, pour les inciter à concilier le travail et les responsabilités du foyer, commissaire Aïssatou Diouldé Barry donne l’exemple de sa vie dans son quotidien.

« Je ne peux pas dire puisque je travaille aujourd’hui je vais fuir ma responsabilité dans mon foyer. Je dois concilier les deux. Personnellement, je me lève à 05 heures du matin, je prépare le petit déjeuné, je lave mes enfants, je les prépare pour l’école, j’arrange la maison avant de venir au travail. J’arrive au service aux environs de 07 heures 30’, j’assiste à la montée des couleurs à 08 heures. Aujourd’hui, même si je suis général, si je ne respecte pas mon foyer, c’est inutile. Tout au début, ma famille n’approuvait pas que j’embrasse ce métier.

Parce que pour eux, le policier c’est celui qui s’arrête au niveau des carrefours. Pourtant, il y a des policiers comme moi qui travaillent dans les bureaux. Aujourd’hui, j’arrive à subvenir à mes besoins et soutenir ma famille à travers ce métier. C’est pourquoi je demande aux femmes plus de courage pour leur épanouissement et pour réclamer leurs droits. Mais, elles ne doivent pas rester bras croisés et attendre qu’on leur accorde leurs droits, elles n’ont qu’à se lever pour l’arracher », a indiqué commissaire Aïssatou Diouldé Barry.

Mamadou Ramata Diallo, responsable de l’OPROGEM au commissariat central de Labé

Abordant dans le même sens, Mamadou Ramata Diallo, officière chargée de l’OPROGEM au commissariat central de Labé, a prévenu que la lutte pour l’autonomisation et pour la jouissance des droits n’est jamais facile, surtout au sein de la police où on est obligé de porter des pantalons comme des hommes. Cependant, elle incite fortement les femmes à intégrer ce corps noble de la sécurité pour servir la nation au même titre que les hommes.

« Ce n’est pas facile, la femme policière est obligée de s’habiller comme l’homme. Quand tu es en état de famille, tu ne peux pas attacher la ceinture comme l’homme, tu ne peux pas t’arrêter longtemps comme l’homme, tu ne peux pas courir pour chercher un malfaiteur, encore moins faire le sport. Mais, les femmes qui aimeraient exercer cette profession de policier, elles n’ont qu’à postuler ; car, il y a un article du statut spécial de la police qui stipule qu’un quota de 10 à 30% est accordé aux femmes. Donc, ça c’est une opportunité qu’elles peuvent se saisir », a-t-elle indiqué avant de souhaiter bonne fête à toutes les femmes de Guinée.

De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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