L’attente devient trop longue et insupportable pour les enseignants omis dans l’attribution des primes d’incitation. Cela fait bientôt deux ans qu’ils n’ont pas perçu un seul centime de ces primes que le gouvernement octroie aux enseignants en situation de classe depuis janvier 2020.
Selon leur porte-parole, Thierno Mamadou Taïri Baldé, qui s’est confié à Guineematin.com, ils ont mené plusieurs démarches dans le but d’être rétablis dans leurs droits, sans succès.
« Lorsque l’Etat a commencé à payer les primes d’incitation, au mois de janvier 2020, il a omis de nombreux enseignants dans l’attribution de ces primes. Nous sommes 3100 enseignants dans cette situation, à travers le pays. On a mené beaucoup de démarches pour que nous soyons rétablis dans nos droits : on a écrit à l’ancien Premier ministre, mais on n’a pas eu de réponse.
On s’est adressé au ministère de l’Education nationale, on a été au ministère de la Fonction publique, on a rencontré le SLECG, le SNE (deux organisations syndicales des enseignants), mais toutes ces démarches n’ont pas porté fruit. De janvier 2020 jusqu’à présent, on ne reçoit toujours pas nos primes d’incitation », a déclaré ce professeur de philosophie au lycée Kipé.
Tout en déplorant la situation difficile que vivent aujourd’hui certains enseignants omis, Thierno Mamadou Taïri Baldé demande aux nouvelles autorités guinéennes de trouver une solution à ce problème. Si cela n’est pas fait jusqu’en fin janvier, les 3100 enseignants omis dans l’attribution des primes d’incitation vont arrêter de dispenser les cours.
« Parmi nous, il y a des enseignants qui sont malades, qui sont dans des situations difficiles, ils partent donner des cours dans des préfectures reculées. Nos collègues nous appellent du jour au lendemain avec des plaintes. On a donné suffisamment de temps à l’Etat, nous ne pouvons plus attendre. Nous demandons au CNRD, au colonel Mamadi Doumbouya, de s’impliquer pour trouver une solution à ce problème qui n’a que trop duré.
Par bonne foi, nous continuerons à dispenser les cours, mais on ne peut pas continuer à travailler éternellement dans cette situation. Donc, dès janvier 2022, nous allons organiser des manifestations à Conakry et à l’intérieur du pays pour interpeller une fois encore les autorités sur notre situation. Et au cas où ne serait pas rétablis dans nos jusqu’à la fin du mois de janvier, nous allons partir en grève illimitée jusqu’au paiement intégral de nos primes d’incitation », a martelé le porte-parole du collectif des enseignants omis.
Mohamed Gueasso DORE pour Guineematin.com
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