Conakry : Moriba Camara va-t-il perdre les 184 mille Euros qu’il réclame à Adama Sylla, son ex fiancée ?

Le procès intenté par Moriba Camara, expert-comptable, dans une affaire de 184 mille Euros, contre Adama Sylla, s’est poursuivi mardi dernier, 26 avril 2022, au tribunal de Dixinn délocalisé à la mairie de Ratoma. Alors que l’expert-comptable qui résidait en France continue de réclamer cette somme à la prévenue, le parquet a démonté les arguments du plaignant qui pourrait perdre le procès, a constaté un reporter que Guineematin.com avait dépêché sur place.

De quoi s’agit-il dans cette affaire ? Moriba Camara, qui a longtemps vécu en France, a engagé des poursuites contre son ex fiancé, Adama Sylla. Il accuse la jeune dame d’abus de confiance. Selon les explications du plaignant à la barre, les deux amants se sont connus il y a 8 ans à Paris. Ils décideront de se marier. Pendant la période fiançailles, la jeune dame aurait demandé à son fiancé d’envoyer de l’argent en Guinée pour l’ouverture d’un compte à la banque NSIA. Confiant, le fiancé aurait transféré au total 184 mille euros sur le compte. A cela s’ajoutent 3 véhicules qu’Adama Sylla aurait reçu des mains de son fiancé.

En réponse, Adama Sylla ne nie pas avoir reçu de l’argent. Mais, la somme était destinée à son entretien personnel, en accord avec son fiancé, se défend-elle.

Pour éclairer la religion du tribunal dans cette affaire, un témoin du nom de Macka Cissoko, est cité par les deux parties. Cet argent d’une société de transfert d’argent a fini par avouer avoir reçu des montants venant du fiancé pour sa partenaire : 1000 euros, 3000 euros puis 15 000 euros au niveau de l’agence de transfert Dramé et frères. Mais, il a expliqué avoir brûlé tous les registres de l’ensemble des transactions financières après la fermeture de son agence en 2016.

Après cette audition, l’avocat de Soriba Camara va prendre la parole pour ses plaidoiries. Selon lui, il y a bien abus de confiance dans cette affaire. Il ajoute qu’à plusieurs reprises, son client avait vainement essayé d’avoir des preuves de l’ouverture du compte bancaire par la prévenue. C’est ainsi qu’il va plaider le paiement des 184 000 Euros à titre principal, et 200 millions GNF à titre de réparation.

Pour le représentant du ministère public, Adama Sylla avait décidé de mettre fin à sa relation avec son fiancé quand des complications ont commencé. C’est face à cette brusque rupture que Soriba Sylla a décidé de porter plainte, estime le procureur. Mieux, il dira que le tribunal de Dixinn avait déjà classé cette affaire sans suite parce que les faits allégués n’étaient pas établis. « C’est une affaire montée de toutes pièces, une machination », a-t-il lancé avant de demander la relaxe de Adama Sylla.

L’avocat de la défense est allé dans le même sens en disant que « la seule faute commise par Adama est d’avoir renoncé à la relation avec M. Camara ». Pour lui, les petits montants que sa cliente a reçus n’étaient destinés qu’à son entretien personnel. Mieux, il souligne que les faits se sont déroulés depuis 2014. Conséquences ? L’action civile est prescrite après 3 ans de la commission des faits. Pour toutes ces raisons, il a demandé la relaxe pure et simple parce que le délit ne lui est pas imputable. Pour enfoncer le clou, l’avocat de la partie civile a demandé un milliard de francs guinéens (1 000 000 000 GNF) pour abus de constitution de partie civile.

Finalement, le tribunal a renvoyé l’affaire au 17 mai 2022 pour rendre sa décision.

Mamadou Yahya Pétel Diallo pour Guineematin.com

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