Une accusée à la barre : « j’ai tué mon mari à l’aide d’un pilon, mais ce n’était pas intentionnel »

Fatoumata Barry, mère de trois enfants, a été jugée ce lundi, 25 juillet 2022, au Tribunal de première instance de Dixinn. Accusée du meurtre de son mari, la jeune femme a reconnu les faits pour lesquels elle est poursuivie, tout en précisant qu’elle n’a pas agi intentionnellement. Elle a été condamnée à 3 ans de réclusion criminelle, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Cette affaire remonte au 14 novembre 2019. Ce jour-là, Fatoumata Barry a pris un pilon et administré de violents coups à son époux, Baïlo Barry, qui dormait. Et ce dernier en est décédé. La dame a été interpellée et placée sous mandat de dépôt le 20 décembre 2019 à la Maison centrale de Conakry. Près de trois ans après, son procès s’est ouvert ce lundi, 25 juillet 2022, devant le Tribunal criminel de Dixinn. A la barre, l’accusée a reconnu sans ambages les faits qui lui sont reprochés.

« Oui, je reconnais les faits. J’ai tué mon mari, mais ce n’était pas un acte intentionnel. Je ne sais pas comment cela m’est arrivé. Parce qu’il ne m’a rien fait, il n’y avait pas d’antécédent entre nous. Tout allait très bien entre nous. La veille, toute la journée, on était ensemble. Et la nuit, on a dîné ensemble. Et ce matin-là, vers 6 heures du matin, je me suis réveillée avant lui.

J’ai pris un pilon, je lui ai donné deux coups sur la tête sans me rendre compte de ce que je faisais. Honnêtement, je ne sais pas comment cela m’est arrivé. C’est un peu plus tard, dans la journée, que j’ai su que j’ai administré des coups à mon mari et qu’il en est mort. Je regrette cet acte et je demande pardon », a déclaré Fatoumata Barry, coiffeuse de profession devant le tribunal.

Une position soutenue par l’avocat de l’accusée. Me Labilé Michel Sonomou a demandé au tribunal de constater que la dame n’a pas agi de façon intentionnelle et de tirer toutes les conséquences de droit. « Elle n’a pas pris une résolution ferme de faire cet acte. Elle n’a pas agi de façon intentionnelle. Donc, je vous demande de tirer toutes les conséquences de droit liées à cette affaire », a plaidé l’avocat.

Dans ses réquisitions, le procureur aussi a estimé que même si l’accusée a commis un crime, il n’y a aucun élément intentionnel dans son acte. « Elle a certes donné la mort à son mari, mais l’élément intentionnel manque.  C’est pourquoi, le ministère public vous demande de l’acquitter purement et simplement », a dit le représentant du ministère public.

Mais le tribunal a décidé de retenir Fatoumata Barry dans les liens de la culpabilité, en la condamnant à 3 ans de réclusion criminelle. Elle devra passer quatre mois encore en prison avant de recouvrer sa liberté.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

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