Dissolution du FNDC : « ça ne favorise pas le dialogue », prévient Kaly Diallo

Mamadou Kaly Diallo de la Baïonnette intelligente » et de la Plateforme des jeunes leaders de l’axe pour la démocratie et le développement (PJDD)

Annoncée en début de cette semaine dans un arrêté du ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, la dissolution du FNDC (Front national pour la défense de la constitution) continue de susciter des commentaires au sein de l’opinion publique nationale. Et, ils sont nombreux les acteurs sociopolitiques et les défenses des droits humains a déploré cette décision des autorités de la Transition en cette période sensible et teintée de tension dans le pays.

D’ailleurs, certains de ces acteurs affirment que « cette décision du ministre Mory Condé est une preuve de l’agacement et du manque de sérénité au sommet de l’Etat ».

Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce mercredi, 10 août 2022, Mamadou Kaly Diallo, activiste des droits de l’homme, a laissé entendre qu’« une telle décision ne favorise pas un climat de dialogue et de consensus » en Guinée. Car, elle montre que le ministre de l’administration du territoire a privilégié un bras de fer contre le FNDC.

« J’ai accueilli cette décision avec beaucoup de préoccupations. C’est vraiment déplorable. A mon avis, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation doit plutôt privilégier le dialogue et le consensus, en se rendant compte que nous sommes dans une période d’exception. Vous savez, qui dit période d’exception, parle d’anormalité. C’est une parenthèse dans un régime démocratique. Vous savez que la première décision de la junte (le CNRD) a été de dire que la constitution est dissoute, alors que c’est la norme supérieure.

Donc, nous sommes en période d’exception, d’illégalité ; et, en principe, c’est le dialogue et le consensus qui devaient être privilégiés. Au lieu d’aller vers un bras de fer, c’est d’approcher tous les acteurs, créer un cadre approprié de dialogue afin de sortir rapidement de cette période d’exception pour un retour à l’ordre constitutionnel. Mais, une telle décision ne favorise pas un climat de dialogue et de consensus. Quand vous prenez la liberté d’expression, les libertés publiques, les libertés fondamentales, vous savez que la Guinée, en termes de ratification, est un paradis.

Malheureusement, en termes d’exécution et de mise en œuvre, la Guinée en est autre chose. Et d’ailleurs, aujourd’hui, si vous prenez la décision, il y a une incohérence, juridiquement parlant. D’un côté on ne reconnaît pas le FNDC qu’on qualifie de mouvement de fait ; et, de l’autre côté, on dissout ce qu’on ne reconnaît pas. Où est la logique dans cette décision ?

Mais, les conséquences sociales d’une telle décision, c’est d’engager un bras de fer. J’interpelle particulièrement et humblement le président de la transition afin qu’il puisse prendre de la hauteur et savoir qu’il est le garant du bon fonctionnement de cette transition et appeler tous les acteurs politiques et sociaux autour de la table afin de créer un cadre de dialogue sincère pour aller à un retour à l’ordre constitutionnel », a indiqué Mamadou Kaly Diallo.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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